Michaël Jérémiasz, Porte-drapeau engagé
À 34 ans, le champion de tennis fauteuil qui sait aussi manier avec talent l’humour et le second degré, a été désigné par le CPSF porte-drapeau de la délégation paralympique en partance pour les Jeux de Rio 2016. Celui qui se dit profondément heureux dans sa vie, s’apprête à vivre ses 4es Jeux Paralympiques dans un rôle taillé sur mesure pour ce sportif pleinement engagé pour la cause des personnes en situation de handicap.
Trois mots pour te définir ?
Je dirais drôle, généreux et engagé. Mon grand-frère me décrit comme un sportif engagé pour causes d’intérêt général. Je mets au service des autres mon réseau et ma petite notoriété pour militer au quotidien pour une meilleure place des personnes handicapées dans la société.
Qu’as-tu toujours dans ton sac de sport ?
De la super glue pour coller les crevasses que je peux avoir sur les mains.
Ton pire souvenir en compétition ?
Je n’ai pas de pire souvenir par contre j’en ai un très original. Je jouais en double en Afrique du Sud quand, au moment de servir, les joueurs sur le court et le public se sont mis à rire. J’ai d’abord cru qu’ils se moquaient de mon service légendaire, mais en fait pas du tout. Un singe venait de sauter sur le terrain. Il a traversé le court, en direction de mon sac, m’a piqué une banane et s’est enfui en haut du grillage pour la manger, puis d’un geste dédaigneux, a jeté la peau sur le terrain et est reparti dans la forêt. Ce fut très dur de reprendre notre concentration…
Le sport que tu ne pratiqueras jamais ?
Le beach soccer !
Ton premier réflexe après une compétition ?
Après chacune de mes victoires, j’appelle mon père.
À quoi te dopes-tu ?
En compétition, à l’adrénaline. Sur le terrain, c’est variable en fonction des moments, mais je peux véritablement être possédé, excité, transcendé. Ce fut le cas le mois dernier à l’Open de France à Sceaux lors de la finale que j’ai remporté en double avec Stefan Olsson. Ces sensations que je peux vivre sur le terrain dans ces moments-là, je ne les retrouve nulle part ailleurs, c’est ma folie douce.
Ton dernier fou-rire ?
Au mariage d’un ami, nous sommes entrés avec mon petit-frère dans une chambre où plusieurs amis s’étaient réunis, et ce que nous avons vu en entrant était tellement drôle que nous sommes partis dans un gros fou rire.
À 10 ans, ton futur métier c’était quoi ?
Je ne pensais pas à un métier en particulier, je ne rêvais ni d’être astronaute ni pompier. J’adorais déjà le tennis et je jouais aux échecs.
Tu pars et tu quittes tout demain, tu vas où ?
Sincèrement, nulle part, je suis très bien là où je suis. Mais ce qui est sûr c’est que je ne partirai pas bien loin de ma mère (rires) !
As-tu un rituel particulier avant une compétition ?
Je vais faire un bon gros pipi, pour être sûr de ne pas avoir envie pendant le match ! // M. Mainguy
Biographie
Né le 15 Octobre 1981 à Paris
Club : TC XII Bercy
Profession : joueur de tennis professionnel / salarié du Ministère de la Défense / entrepreneur / consultant PALMARÈS
5 titres de champion de France / 40 titres en simple en international et 85 en double.
Jeux Paralympiques
2004 Athènes : bronze en simple / argent en double / 2008 Pékin : or en double / 2012 Londres : bronze en double
Championnats du Monde
2009 Nottingham : or par équipes / 2010, Antalya : bronze par équipe / 2011, Joannesbourg : argent par équipe / 2012 Séoul : or par équipes / 2016, Tokyo : or par équipes