Le frame running : l’athlétisme pour tous
L’athlétisme pour tous
Le frame running ou frame runner, qui se pratique avec un tricycle sans pédale, est une nouvelle activité sportive proposée depuis quelques saisons par la Fédération. Tour de piste pour découvrir les particularités de cette discipline qui vient enrichir l’offre en athlétisme.
Centré sur l’utilisation d’un vélo singulier, le frame running offre un accès à la course à pied aux personnes avec un handicap. Composé d’un guidon et d’un cylindre avec un ressort pour bloquer la direction, il est destiné à des personnes atteintes de troubles de l’équilibre, de paralysie cérébrale, de dystrophie musculaire, d’amputation ou encore d’agénésie des membres inférieurs.
Pour Ludovic Buanec, en charge du programme de développement du frame running à la FFH, il permet de « pouvoir marcher, courir et avoir des projets sportifs sans être bloqué par son handicap ». Le frame runner est notamment doté d’une selle, offrant un point d’appui ou d’assise à son utilisateur et d’un plastron de soutien. Ce dernier est placé sur la poitrine ou le ventre et permet au sportif de pousser l’engin avec le haut de son corps tout en maintenant sa posture.
Le développement de la discipline
Elle a été lancée au sein de la fédération handisport en 2021. Soucieuse de rendre accessible l’athlétisme aux personnes atteintes d’un handicap lourd, un appel à projets a été soumis à l’Agence Nationale du Sport. Le dossier a été validé et la Fédération a pu, grâce au soutien de l’ANS, faire l’acquisition de 60 exemplaires désormais disponibles sur tout le territoire. De cette manière, les comités régionaux ont « la possibilité de mettre en place des sensibilisations ou en louer directement aux particuliers », explique Ludovic Buanec. Le développement de la discipline en France se veut aussi bien centré sur la compétition que sur le bien-être, la santé et le développement des apprentissages moteurs et sportifs. Le coureur redevient actif et peut retrouver une mobilité. C’est le cas d’une jeune fille dans l’est de la France. Atteinte d’une paralysie cérébrale et neuromotrice, elle utilise son frame runner pour se rendre à l’école tous les jours, « cela a un vrai impact sur son autonomie, sa vie quotidienne, sa santé, l’amélioration de son équilibre et la possibilité de se muscler », se réjouit Ludovic Buanec. Mais ce genre de dispositif demande une formation en amont, « nous avons dû tout d’abord régler les problèmes de sécurité, c’est-à-dire lui apprendre à se transférer correctement, positionner le plastron et le gérer ». À long terme, la commission athlétisme handisport souhaite ouvrir la discipline à la compétition. Déjà présente à l’international, la discipline n’en est encore qu’à ses prémisses en France. World Abilitysport, la fédération internationale (née de la fusion de la CPISRA et de l’IWAS) a d’ailleurs déjà proposé 3 classifications (RR1, RR2, RR3) en fonction des capacités fonctionnelles des athlètes. Plusieurs épreuves sont possibles comme la course de vitesse, de 1⁄2 fonds et de fond, du 100 m, 1 500 m etc. Le grand rendez-vous du frame running en France a eu lieu le 30 septembre 2023 à l’occasion de la Coupe des Régions à Saint-Florentin lors de l’Open National de frame running. // O. Dormoy
Infos & contact : athletisme@handisport.org
" Cela a un vrai impact sur son autonomie "