Côté santé

Claire Delpouve 

Référente médicale 

Claire Delpouve a intégré la commission médicale de la Fédération Handisport il y a quelques mois comme médecin. Ancienne gymnaste, passionnée de sport, elle a été la référente médicale lors des derniers Jeux de l’Avenir et pour l’équipe de France lors des Deaflympics cet été. Elle nous raconte ces expériences, enrichissantes et formatrices. 

« Même si dans le cadre de mon travail, — docteur à l’Institut régional de la médecine du sport et de la santé de Bois-Guillaume près de Rouen et au centre régional de médecine physique et de réadaptation aux Herbiers — j’y suis confrontée quotidiennement, j’avoue que j’ai eu un peu la pression lors des deux événements handisport que j’ai suivis cette année comme référente médicale. J’avais déjà intégré le staff médical lors d’une Coupe du monde de ski à Tignes en 2014 et à l’occasion du Handisport Open de Paris d’athlétisme en 2017. Je n’ai donc pas été surprise de l’environnement des Jeux de l’Avenir et des Deaflympics. Mais le fait que pour la première fois, je sois en position de responsable ultime de décisions médicales vis-à-vis d’un public en situation de handicap, forcément cela donne envie de faire honneur à la confiance que l’on vous donne et bien sûr on n’a pas envie de commettre la moindre erreur. Je pense que cela s’est bien passé et je sais que les situations vécues m’ont permis d’acquérir de l’expérience pour l’avenir. »

Premiers contacts

« Le milieu du handisport ne m’était pas inconnu avant mon entrée à la FFH. Dès 2013, j’ai pu durant mon internat participer à des démonstrations de basket fauteuil et handball fauteuil, puis plus tard, de hockeyluge. C’est lors d’un stage au pôle médical de l’INSEP en 2012, que j’ai été mise en contact avec le docteur Frédéric Rusakiewicz, médecin fédéral national. Il m’a permis de suivre mes premières compétitions handisport de hautniveau en 2014 et d’entrer à la fédération.
La médecine, le sport, le handicap sont des domaines dans lesquels j’aime travailler. D’ailleurs je n’ai pas l’impression de faire un travail, je suis dans mon élément ! »

Deux publics, deux enjeux

« Lors des Jeux de l’Avenir en mai dernier, j’avais plus de 500 jeunes sous ma responsabilité. Même si je n’étais pas seule, puisqu’aidée de deux kinés et deux internes, c’était à moi de faire les bons choix, de manager. Le fait que l’on m’ait fait confiance m’a forcément fait plaisir mais aussi m’a donné une petite pression. Il a fallu gérer des plaies, de la traumatologie, des insolations, des crises d’épilepsie, des maux de ventre notamment, mais tout s’est bien déroulé au final. Pour les Deaflympics, la pression a été différente. Déjà, j’étais en équipe de France, ça ne change pas beaucoup sur le plan médical mais cela change en termes de contexte, d’ambiance et de rapidité de décisions. Il a fallu aussi créer un climat de confiance vis-à-vis du staff et des athlètes que je ne connaissais pas. Enfin il a fallu s’adapter à la communication avec un public sourd et malentendant. Ces quinze jours ont été passionnants et incroyables. J’ai fait de belles rencontres et en retire une expérience humaine géniale même si ce n’était pas de tout repos. La prochaine fois, j’organiserai les choses autrement et beaucoup plus en amont, il faut que l’athlète vous fasse confiance et cela se construit. Ces deux événements m’ont donnée l’envie de m’engager encore plus dans la cause du handicap. Outre le côté sportif, Paris 2024 doit aussi porter ce message ». 

// R. Goude 

Bio

Claire Delpouve​ 

29 ans, a suivi des études de médecine du sport et de médecine physique et de réadaptation, et est actuellement titulaire dans deux établissements en Normandie.