Cellule expertise : faire rayonner le savoir-faire handisport

Conception de projets en lien avec des scientifiques ou encore des encadrants handisport, réalisation de documents de référence pour l’encadrement des pratiques sportives adaptées aux personnes en situation de handicap moteur et/ou sensoriel, travail d’accompagnement des demandes de recherches, mise à disposition de centaines de documents scientifiques… Créée il y a trois ans, la Cellule Expertise fourmille de missions dans le but de faire rayonner le savoir-faire handisport. Sandra Mauduit, directrice du nouveau Pôle Expertise-Formation, et Julien Michel, chargé de mission expertise, se livrent à nos questions.

Quelles sont les missions de la cellule expertise ?

  • Sandra Mauduit : Elle a pour objectif d’identifier, de capitaliser et de faire connaître l’expertise handisport. Nous avons une expertise spécifique : il faut une compétence et un savoir-faire particulier lié à l’encadrement et aux adaptations des sportifs en situation de handicap. Notre objectif est de capitaliser ce savoir-faire et le faire connaître. Pour cela, nous avons différents outils : les publications, réalisées à partir d’entretiens avec des entraîneurs ou des personnes ressources. Il s’agit des « Cahiers des Experts », les fiches « Testé et approuvé », la collection « la Prévention des facteurs de risques handisport », les livrets des acteurs handisport… Nous avons également des vidéos « Les Tutos des experts » ou les projets de recherche qui visent à développer l’expertise à partir de données précises et objectives suite à des besoins ou questions d’entraîneurs de terrain par exemple.
  • Julien Michel : Il y a aussi toute une partie statistique. C’est une sorte d’observatoire du mouvement, un état des lieux de ce qu’est la Fédération. Il permet d’aider via des statistiques, dans la décision des actions à venir de manière éclairée. Ça s’est traduit par « Les Indices FFH », qui sortent tous les ans. C’est une traduction de ce qu’il y a dans la base de données licences et affiliations. Nous faisons aussi un gros travail de vulgarisation de l’information pour rendre un savoir scientifique pas souvent simple à comprendre, accessible via des schémas et des infographies…

À qui s’adresse-t-elle ?

  • Sandra : Principalement aux acteurs du mouvement : les encadrants avec les Cahiers des Experts, la prévention des risques, le livret de l’encadrant, les retours d’expériences, le livret « Accueillir les sportifs DV », et les structures & dirigeants qui sont plutôt engagés dans une démarche de projet (Indices FFH, livret du dirigeant à venir…). Tous les licenciés ont accès aux publications de l’expertise sur la médiathèque, pour que les connaissances soient accessibles au plus grand nombre. Nos publications sont des savoir-faire formalisés, qui doivent être accompagnés de formation. Le document en lui-même ne suffit pas, il faut également se former pour être dans une démarche de complémentarité.
  • Julien : Il y a aussi la volonté de communiquer à l’extérieur du mouvement, en participant à son rayonnement et en partageant l’expertise de la fédération avec les fédérations homologues, les étudiants, professeurs, fabricants…

Quelques mots sur la médiathèque handisport ?

  • Sandra : Ouverte il y a deux ans et demi, l’idée était de centraliser les documents existants sur les sujets du sport et du handicap, le tout en facilitant les recherches. Aujourd’hui, on y compte 2 100 documents publiés, qui vont des années 60 jusqu’à aujourd’hui. On y trouve des vidéos, des photographies, des documents scientifiques, des articles…

La cellule expertise a été créée il y a trois ans, pourquoi ?

  • Sandra : On met sur le papier l’expertise d’une personne ressource : entraîneur, médecin, etc. Cela contribue à la reconnaissance du savoir-faire de la personne, de son travail, de son expertise handisport. Au-delà de ça, le fait d’écrire pour une fédération la structure et participe à développer la qualité de son offre sportive. La cellule travaille en collaboration avec les commissions sportives, les entraîneurs, etc. Nous, on apporte toute la partie méthodologique qui capitalise le savoir, mais c’est le savoir de quelqu’un d’autre. On se met au service de l’expertise des autres. On est là pour l’accompagner, la faire ressortir, la mettre en valeur avec la forme, et puis la communiquer par nos réseaux.
  • Julien : La FFH a toujours eu des cadres avec des compétences reconnues, souvent bénévoles. Lorsqu’ils s’en allaient, ils partaient avec leur savoir. Aujourd’hui, on apporte une écoute et une réponse pour le transmettre. Cela répond à un besoin de la Fédération, au service des experts.

Quelles seront les prochaines publications ?

  • Sandra : Jusqu’ici pour les Cahiers des Experts, nous avions plutôt travaillé sur le matériel (fauteuil, prothèse) car il faut être bien avec son matériel avant d’initier l’activité. Nous allons sortir deux nouveaux cahiers sur les fondamentaux de la boccia et du tennis de table. Il y sera question des compétences techniques, et tactiques pour pratiquer l’activité. Nous allons également compléter la collection initiée en 2020, « Les Ateliers ». Ce sont des carnets d’exercices de mises en situations pédagogiques, adaptées et ludiques, identifiées sur trois niveaux de pratiques : vert (initiation), bleu (perfectionnement) et rouge (maîtrise). Il permettra aux encadrants de créer eux-mêmes leurs cycles de pratique. Vont sortir prochainement les niveaux bleu et rouge en boccia, les trois niveaux pour le tennis de table, le niveau vert pour l’athlétisme fauteuil et les niveaux vert et bleu pour le foot-fauteuil.
  • Julien : La collection des Livrets des acteurs handisport va également s’agrandir avec le livret du dirigeant.

// Propos recueillis par Angeline Guyon

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