Point de vue

10 ans d’une indéniable richesse

Par Jean Minier, Directeur Technique National

En cette année « Deaflympique », presque dix ans après le rapprochement historique avec la F.S.S.F, presque cent ans après la création de la Fédération Sportive des Sourds-Muets de France, fondée en 1918, il était juste de consacrer un numéro de la revue handisport aux sportifs et dirigeants, sourds et malentendants, membres à part entière de notre fédération.

En 2008, 60 clubs nouveaux, spécifiquement dédiés aux sports sourds, adhéraient à notre fédération. Aujourd’hui 255 clubs déclarent accueillir des sportifs sourds. Pour autant, beaucoup de chemin reste à faire pour la prise en compte des besoins particuliers des personnes sourdes.
Notre fédération est, par essence, multiculturelle. Quelques 2 800 adhérents sourds et malentendants en sont l’une des expressions caractéristiques.
Cette diversité est une richesse, indéniable. Ainsi, les sportifs sourds, apportent un enthousiasme, une passion pour le sport dans toutes ses dimensions, à commencer par le lien social qu’il favorise. Les dirigeants sourds, pour leur part, étonnent chaque jour par leur capacité d’engagement bénévole et par le souci de conserver la mémoire des sportifs et des cadres qui ont marqué l’histoire de leur sport.
Mais cette pluralité est également un défi quotidien à relever. Les sourds et les malentendants ne constituent pas une communauté linguistique homogène. Ils ne se sentent pas aisément faire société au milieu de pratiquants handicapés physiques ou visuels. L’accès aux responsabilités dans nos instances fédérales reste complexe pour les personnes sourdes. Ils ne comprennent ou ne partagent pas toujours la culture historique du haut niveau handisport et les choix des sports fédérés.
Handisport, c’est le sport pour tous, mais surtout pour chacun. Continuons donc à échanger et apprendre les uns des autres, restons ouvert aux changements, pour que notre héritage multiple demeure une force.