Basket-fauteuil : l’inclusion réciproque

Discipline inclusive où valides et personnes en situation de handicap se partagent le terrain, le basket-fauteuil a séduit près de 800 licenciés pour la saison 2020-2021. C’est aussi la discipline comptant le plus de licences compétitions.

En France, le basket-fauteuil est ouvert aux personnes en situation de handicap et aux valides. Chaque joueur, en fonction de son handicap se voit attribuer un nombre de points, allant de 1 à 5 (handicap très léger et valide). Le total de points d’une équipe au complet sur le terrain ne peut excéder 14,5 points en Nationale A et B, 15 points en Nationale C et 15,5 points en Nationale 2. « Il peut y avoir un joueur valide en Nationale A, B et C », précise Nicolas Jouanserre, 36 ans, membre de l’équipe de France depuis dix ans. « Et deux pour les niveaux inférieurs. » En revanche, à l’international, les valides ne sont pas éligibles. « Une fois que j’ai mis les pieds dans le club, je n’en suis plus parti. » Philippe Navarro a joué pendant plus de 20 ans au basket-fauteuil. Ne cherchez pas son handicap. Pour ce père de famille quarantenaire, tester la discipline est revenu à l’adopter : « j’ai trouvé des gars qui me correspondaient plus dans les vestiaires et dans la vie de tous les jours. La même joie de vivre, la combativité », lance-t-il. « Sportivement, le plaisir de jouer pour des titres est également un vrai moteur. » La présence de valides est bénéfique à plus d’un titre. « Historiquement, en complétant des équipes ils ont permis à des joueurs en situation de handicap de ne pas rester sur le bord de la route », détaille Alexandre Leboeuf, assistant et manager de l’équipe de France espoir et joueur à Troyes (N2). Cela évite l’isolement, diversifie et renforce le lien social.

Nouveau regard sur le handicap
S’ils sont souvent en lien avec le monde du handicap et le handisport, les valides favorisent aussi la visibilité de la discipline. « Ils en parlent à leurs amis, à leurs proches qui viennent voir par curiosité, puis parce qu’ils apprécient », note Nicolas Jouanserre.
« Cela permet de changer leur regard sur le handicap et le fauteuil roulant. » De gommer certaines craintes et préjugés. Le phénomène d’inclusion est réciproque. « Dans le vestiaire, on a dépassé le stade du handicap, on est tous joueur », assure Alexandre Leboeuf, ravi d’avoir découvert une autre manière de pratiquer le basket.

" Une fois que j’ai mis les pieds dans le club, je n’en suis plus parti."

« Avec des aptitudes, des caractéristiques et des possibilités différentes et complémentaires. » Dans le fauteuil, tout le monde est sur un même pied d’égalité. « Les joueurs valides maîtrisent généralement moins bien leur fauteuil que ceux qui passent leur vie dedans. » Les personnes valides facilitent la logistique. « Ils peuvent conduire les minibus, charger les fauteuils dans les remorques ou les camions », détaille Alexandre Leboeuf. « Ils rendent accessibles certains lieux ou salles qui ne le seraient pas facilement. » Valides et personnes en situation de handicap tout le monde y trouve son plaisir, son intérêt et son compte. Alors pourquoi pas vous ?

// Julien Soyer

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En savoir plus sur le basket-fauteuil
francebasketfauteuil.org

Retrouvez également le guide découverte de la discipline sur : www.handisport.org/tout-savoir-sur-les-disciplines-handisport