Florian Jouanny : se dépasser, un moteur

Mordu de sports dès son plus jeune âge, Florian pratique le vélo, le ski et les courses en montagne mais il devient tétraplégique suite à un accident de ski à 19 ans. Suite à sa rééducation, il découvre le handbike. Quelques années plus tard, cette belle rencontre l’emmène en août dernier à disputer ses premiers Jeux Paralympiques où il décroche trois médailles dont un titre. Rencontre.

Bio express

​Palmarès

  • 2021 : Jeux Paralympiques de Tokyo
    • Or - Course en ligne H2
    • Argent - Relais par équipe H1-5 (avec Loïc Vergnaud et Rhiad Tarsim)
    • Bronze - Contre-la-montre H2
  • 2021 : Championnats du Monde sur route à Cascais (Portugal)
    • Deux médailles de bronze : course en ligne et contre-la-montre H2

Trois mots pour te définir ?
Obstiné, passionné et gourmand.


Ton handicap en quelques mots ?
Tétraplégique, je suis touché au niveau des membres inférieurs et de manière plus légère sur les membres supérieurs.


À quoi te dopes-tu ?
Au sport et au dépassement de soi.


Un moment que tu n’oublieras jamais ?
La dernière ligne droite de la course en ligne à Tokyo. J’étais à peu près sûr que j’allais gagner et j’ai pu savourer les derniers instants de la course.

Quand on te parle des Jeux de Tokyo, tu penses à quoi ?
La médaille d’argent avec le relais, un moment intense qu’on a partagé en équipe. J’ai chuté en partant au premier relais, puis nous sommes repartis derniers. Pendant un temps, on a tous pensé que c’était plus ou moins fini et finalement on a réussi à remonter jusqu’à la 2e place.


Es-tu superstitieux ?
Non, mais si je porte un nouveau maillot et que je fais une mauvaise course, je ne le remettrai plus jamais ! Par exemple, pour les Jeux de Tokyo, il y a une paire de lunettes que j’avais porté pour la première fois lors de ma course en ligne. Je l’avais ensuite tout le temps avec moi sur les autres courses.


Ce que tu préfères dans ta discipline ?
On peut se dépasser et aller loin dans l’effort. C’est quelque chose qui ne me semble pas évident dans les sports en fauteuil. Il y a aussi la sensation de vitesse.


Ton meilleur pic de vitesse ?
98 Km/h dans la descente de l’Alpes d’Huez !


Les qualités pour faire du handbike ?
Pour être performant, il faut de l’abnégation.
Arriver à haut niveau demande du temps.


Qu’est-ce qui t’as surpris la première fois que tu as fait du handbike ?
La vitesse à laquelle j’allais, j’avançais très doucement ! Je m’attendais à aller vite dès le début tout comme les gars sur des vidéos que je voyais. Je pensais que j’allais faire pareil, mais non je n’avançais pas du tout !


Qu’est-ce qui t’a poussé à perséverer ?
Je ne supportais pas l’idée de ne pas y arriver. Lorsque j’ai fait des courses, je me suis pris des raclées et je me suis dit que ce n’était pas possible ! Un jour faut que je les batte !


Une autre discipline te stimule ?
Je vais retenter le ski alpin cet hiver !


// Propos recueillis par Angeline Guyon