Showdown, le sens de l’opposition


© L.Percival

Le showdown est un sport individuel d’opposition de raquettes pour les déficients visuels. Discipline encore confidentielle, mais proposée en licence de compétition handisport depuis 2019, elle séduit de plus en plus d’adeptes.

Créé dans les années 70 par deux canadiens déficients visuels, Joe Lewis et Patrick York, le showdown a mis plusieurs décennies avant de faire son apparition en France. C’est au début des années 2000, que le premier club affilié handisport, DeviSport, voit le jour. Depuis 2019, plusieurs associations ont à leur tour développé cette pratique ou se sont créés autour d’elle. Aujourd’hui, on compte une douzaine de clubs, un véritable engouement qui se confirme en peu de temps.

Malgré la méconnaissance de cette pratique et une notoriété encore naissante, la discipline se fait progressivement une place dans le coeur de nombreux adeptes. 22 licenciés pour la saison dernière contre 79 cette année ! Madjid Guitoune, secrétaire du comité départemental handisport de Seine Saint-Denis et membre de la commission showdown est l’un de ses ambassadeurs de la première heure. « C’est un sport à la portée de tout le monde. Il ne nécessite pas d’avoir une condition physique extraordinaire. » Peu connue, elle est souvent comparée à tort au air hockey ou encore au tennis de table. Une comparaison réductrice et trop rapide pour Madjid, « ce n’est pas un sport adapté pour personnes en situation de handicap comme peut l’être le cécifoot. »
Pratiqué en mixte (homme-femme, senior, valide-déficient visuel), le showdown exige le port d’un masque opaque et nécessite une balle, deux raquettes rigides, une table de showdown et des gants pour se protéger de la balle sonore remplies de billes en aciers. « Peu importe son handicap, son âge, son état physique le showdown permet à tous les joueurs d’avoir les mêmes expériences : auditives, de concentration, de maîtrise de soi et de maîtrise de son mental » confie Madjid. Un mental parfois soumis à rude épreuve. La balle est sonore, rapide et peut vite devenir stressante. « Si l’on ne garde pas son calme, qu’on ne se concentre pas, on peut vite avoir peur de la balle ».

Le jeu

De part et d’autre de la table de showdown, les deux joueurs, munis de leur raquette, doivent marquer dans le but adverse. Tout en protégeant leur espace, ils doivent faire glisser la balle dans le camp adverse en suivant le son émis par la balle. Dans le silence, un match se joue en deux ou trois sets gagnants. Les joueurs sont livrés à eux-mêmes et ne bénéficient d’aucun guide.

"Un sport à la portée de tout le monde."

Développement de la discipline

Un groupe de travail a été mis en place pour créer une commission nationale au sein de la fédération, afin de pousser la discipline et d’en augmenter le nombre de pratiquants. En juin 2019, la F.F.H. organisait le premier open de showdown. Une coupe de France devait avoir lieu cette année, mais sera reportée. L’objectif étant qu’un championnat de France puisse voir le jour pour la saison 2020-2021.

// A.Guyon


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