Psychologie : mieux vivre le confinement

La situation actuelle de confinement nous amène à revoir nos habitudes de vie. Elle nécessite d’être attentif à nos ressentis et à ceux de nos proches lorsque c’est possible pour nous. Caroline Olejnik, psychologue clinicienne, nous livre quelques éléments clés pour mieux vivre le confinement, aussi bien dans notre vie professionnelle que personnelle.


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Caroline Olejnik

2018-2019 : psychologue clinicienne à la fondation santé des étudiants de France
2008-2018 : psychologue clinicienne à l’A.P.F.

Stresser est une réponse normale

Il est normal d’être stressé ou anxieux face au fait de rester hospitalisé ou chez soi confiné. La première étape pour aller mieux est de le reconnaître et de l’accepter. Certains ressentirons le besoin de parler, d’autres auront besoin de se distraire ou de s’isoler.

Avoir une bonne hygiène de vie

Il est essentiel lorsque cela est possible de garder un rythme de vie : se lever et se coucher à heures fixes pour préserver son sommeil. Le repos de la nuit permet une stabilisation de son humeur mais aide aussi le corps à renforcer ses défenses immunitaires. Par ailleurs, limiter les aliments « doudous » (sucreries, gâteaux, etc.) qui donnent une fausse impression de bien-être mais qui déséquilibrent notre organisme et peuvent créer des sautes d’humeurs à court terme et des problèmes de poids à long terme. Manger à heures fixes permet de garder un rythme de vie et cela contribue aussi à réduire le stress.

Avoir des activités

L’activité (écouter de la musique, faire des mots croisés, bouger en fonction de ses capacités, faire des jeux de société, méditer, etc.) permet de s’apaiser et d’occuper son esprit. Il peut être parfois important de se mettre au calme pour faire quelques respirations tranquilles en regardant par la fenêtre ou en fermant les yeux.
Lorsque cela est possible, pratiquer une activité physique est primordial pour sa santé et son équilibre psychique. Ne pas rester à la même place pendant plus d’une heure, en fonction de vos capacités physiques : changer de pièce si possible, aller prendre un verre d’eau, bouger les bras, se lever, se mobiliser sur le fauteuil régulièrement, etc.

Limiter les écrans

Les réseaux sociaux et la communication ininterrompue ne permet pas à l’esprit de prendre le temps de s’apaiser. Par ailleurs, l’afflux d’informations sur la maladie peut être difficile à digérer et anxiogène par sa répétition : éviter de regarder les chaînes et radio d’information en continu, écouter les flashs d’information (2 fois par jour) afin de rester avisé de l’évolution de la situation et privilégier la radio pour ne pas être envahi par les images notamment pour les personnes anxieuses.

Échanger, communiquer

Privilégier les échanges téléphoniques pour prendre des nouvelles de vos proches, amis, voisins. L’isolement peut accroître des sentiments négatifs. Mettre en place des appels/SMS réguliers permet de garder du lien avec ses proches ou des professionnels si besoin. Si vous êtes confinés en famille ou à plusieurs, alterner des temps de convivialité (jeux, temps de repas pris en commun) et des temps de répit seul en fonction de vos propres besoins de contact.

Comment parler aux enfants

Il est important de leur expliquer les faits avec des mots simples. Ne rien dire ou penser qu’ils ne peuvent pas comprendre est une erreur car ils perçoivent évidemment les changements d’habitudes de vie et parfois l’inquiétude des parents. Les mensonges sont plus néfastes que des informations adaptées à leur âge.

Questionner l’enfant

Nommer la maladie : le virus comme « un petit ennemi invisible » qui parfois ne fait rien et qui parfois peut faire du mal. Rassurer l’enfant sur la nécessité de suivre les décisions prises par les responsables. (Principe fondamental de transmission du respect de la loi et du sens civique). Évoquer les possibilités de soins si la maladie se présente.

Réactions émotionnelles possibles

Nous ne réagissons pas tous de la même façon face à l’anxiété que peut générer cette situation. Plusieurs possibilités, le déni (faire comme si la maladie n’existe pas ou n’est pas grave), l’hyperactivité (le besoin d’être en activité en permanence), l’altruisme (prendre soin des autres), l’évitement/la fuite (ne jamais en parler), etc. Chacun gère comme il peut, cependant, il faut se rappeler que les consignes de confinement sont nécessaires pour la santé de tous et surtout des plus vulnérables.

Remerciements à Caroline Olejnik, Nicole Prieur et Frédéric Rusakiewicz

Plus d’infos : handisport.org/coronavirus/

Se détendre grâce à l’hypnose

Nicole Prieur, philosophe, thérapeute familiale et hypnothérapeute, vous invite à écouter quatre exercices d’hypnose d’une dizaine de minutes pour vous aider à l’endormissement, à gérer le confinement et à vous détendre.

Sites et numéros utiles


© Freepik

  • Informations fédérales
    www.handisport.org/coronavirus
  • Site du gouvernement pour s’informer
    www.gouvernement.fr/info-coronavirus
  • Un numéro vert répond à vos questions (non médicales) sur le Coronavirus Covid-19 en permanence, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 :
    0 800 130 000
  • L.S.F. / transcription sur :
    www.gouvernement.fr/info-coronavirus/espace-handicap
  • Violences sur les enfants 
    119 ou sur le site internet allo119.gouv.fr
  • Violences conjugales
    3919 ou sur le site internet arretonslesviolences.gouv.fr
    Retrouvez toutes les lignes d’écoute et de soutien actives pendant l’épidémie de Covid-19 sur : www.psycom.org
  • Ligne Éthique Handisport
    En cas de violences dans le cadre des activités handisport, pour tout signalement si vous êtes témoin ou victime, vous pouvez contacter désormais le comité d’éthique F.F.H., au numéro vert (gratuit) : 0 805 38 37 30
  • En cas de danger immédiat, contactez le 17.

Prévenir les violences sexuelles dans le sport tous concérnes

Les violences sexuelles dans le sport ne doivent pas être un tabou.

www.sports.gouv.fr

De quoi parle t-on?

La violence peut résulter ou prendre la forme d’une manipulation, d’une séduction, d’une emprise ou d’un abus d’autorité. L’utilisation de la force et de la menace n’expliquent pas à elles seules la caractérisation d’une violence sexuelle.
Les violences sexuelles regroupent :

  • les agressions sexuelles : des comportements basés sur l’utilisation de la force, menace, contrainte ou surprise de la part de l’agresseur qui peuvent prendre la forme de viols et/ou attouchements (un baiser, une caresse et autres). 
  • les atteintes sexuelles : des actes de pénétration sexuelle qui ne supposent pas l’emploi de la violence, de la contrainte ou de la menace (suite par exemple à des gestes de tendresse insistants ou des contacts physiques insistants) et qui sont commis par un majeur sur un mineur de moins de 15 ans.
  • le harcèlement sexuel : une violence sans impact sur l’intégrité physique de la victime mais qui peut prendre la forme : 
    • de chantage dans le but d’obtenir des faveurs sexuelles ; 
    • d’invectives et humiliations répétées à caractère sexuel ; 
    • d’attitudes d’exhibitionnisme ou de voyeurisme. 
  • Le bizutage : il se caractérise le plus souvent par l’obligation d’accomplir des actes humiliants et dégradants notamment en début d’année scolaire ou de saison sportive.

Tous ces comportements sont punis par la loi.

A retenir

  • Les agresseurs ne sont pas toujours ceux que l’on imagine. Il peut s’agir d’un homme ou d’une femme, d’un proche, d’une personne de confiance, d’un camarade, d’un encadrant ou d’une personne ayant autorité...
  • Les garçons comme les filles peuvent être victimes de violences sexuelles.
  • Toutes les disciplines sportives sont concernées
  • Les violences sexuelles peuvent survenir dans des lieux et situations très variés : le vestiaire ou l’internat, en situation isolée ou dans des contextes collectifs (entraînement, compétition, déplacement) ou encore des temps liés à la culture sportive (fête).
  • Plus le délai entre l’acte commis et sa divulgation est important :
    • Plus les victimes s’exposent à des traumatismes psychologiques ou difficultés scolaires et des souffrances supplémentaires ;
    • Plus le dossier sera long et difficile à instruire sur le plan judiciaire et administratif du fait de l’éloignement temporel des preuves.

Aucune victime de violences sexuelles n’est responsable de ce qui lui arrive.

Important !

Il ne faut pas rester seul avec ses doutes, ses questions, ses inquiétudes, il faut parler de la situation rencontrée ou rapportée avec les autres sportifs, professionnels de son équipe, sa hiérarchie, son environnement, sa famille.

Attention !

Aux fausses allégations punissables par la loi. Elles s’observent parfois dans le cas de conflits familiaux ou entre les parents et la structure/l’institution.

Pourquoi briser le silence ?

Si vous êtes victime mineur(e) ou adulte

  • Pour ne plus en souffrir et en être dépendant(e).
  • Pour être aidé(e) et vous protéger.
  • Pour retrouver votre intégrité
  • Pour que cela n’arrive pas à quelqu’un d’autre ou que cela recommence…
  • Parce que ces agissements sont inacceptables, punis par la loi.
  • Parce que c’est un droit de se défendre lorsqu’on subit ces actes.

Si vous êtes témoin mineur(e) ou adulte

  • Parce que c’est un devoir de signaler lorsque vous avez la conviction de la survenance de tels faits.

Si vous êtes acteur du sport (dirigeant, encadrant, éducateur, parent, pratiquant et agent dans les services…), vous êtes tenu de :

  • signaler les actes de violence sexuelle portés à votre connaissance par la victime ou une personne à qui la victime s’est confiée directement auprès du procureur de la république en l’absence de doute. sinon, auprès d’un des contacts mentionnés ci-dessous pour Bénéficier d’un accompagnement et de conseils :
    • auprès des numéros d’appel d’urgence : dont le 119 pour les mineur(e)s ;
    • auprès de la cellule de recueil des informations préoccupantes (crip) de votre département en lui transmettant une information préoccupante ;
    • auprès d’une autorité administrative (ddcs-pp) ;
    • auprès d’une association

en application de l’article 434-3 du code pénal, pour tout citoyen ;
en application de l’article 40 du code de procédure pénale, pour tout agent public.

  • Tenir compte des signaux que la victime pourrait exprimer, sans nécessairement le verbaliser.

En aucun cas, vous ne devez les banaliser ou les sous-estimer.

Je suis encadrant sportif : quels réflexes dois-je adopter vis-à-vis des mineur(e)s ?

Douches et vestiaires

  • Respecter la sphère privée, la dignité et la pudeur de chacun
  • S’il n’y a qu’une douche et un vestiaire pour les jeunes et les encadrants, les utiliser à tour de rôle, adultes et enfants jamais ensemble.
  • Ne pas aller dans les vestiaires avec des pratiquants. dans tous les cas, frapper et s’annoncer avant d’entrer
  • Rappeler aux sportifs que participer à se doucher collectivement après l’activité n’est pas une obligation et qu’ils ne sont pas obligés de se dévêtir totalement dans un vestiaire.
  • Interdire les prises de vues, photos ou vidéo.

Hébergement 

  • Loger séparément d’une part encadrants, sportifs, et d’autre part garçons et filles. 
  • Interdire la présence à toute personne non autorisée dans les chambres ou dans les bâtiments.

Transports 

  • Éviter de véhiculer un pratiquant seul.

Contacts et marques d’affection 

  • Montrer clairement ses intentions en limitant les contacts à des endroits « sûrs » tel que les mains, les épaules. 
  • Éviter toute attitude ambigüe dans la relation éducateur-pratiquant (cadeaux...).

Conversations privées 

  • S’assurer d’un accès visuel pour les personnes de l’extérieur, se questionner sur les limites entre « confiance » et « abus de confiance ». 
  • Interdire le bizutage ou tout acte dégradant.

Les signaux de détresse à repérer

Comportements de repli 

  • Perte de confiance en soi et envers les autres. 
  • Perte d’intérêt pour la pratique sportive. 
  • Perte d’appétit (restriction inadaptée de l’alimentation). 
  • Évitement vis-à-vis de l’entraîneur, du personnel de la structure, des autres sportifs. isolement au sein du groupe, repli sur soi. 
  • Comportements autodestructeurs. 
  • Ropos suicidaires. 
  • Signes de régression (troubles du sommeil, absence de concentration, baisse des performances, retards répétés, absentéisme…). 
  • Baisse de performance.

Comportements excessifs 

  • Surinvestissement ou abandon. 
  • Boulimie ou anorexie. 
  • Sur-habillement du sportif. 
  • Comportement inadéquat (provocation…) et surtout changement soudain, inhabituel et disproportionné.

Qui contacter ?

Victimes mineur(e)s 

  • Le 119 « enfance en danger » (7 jours sur 7 - 24 heures sur 24 - Gratuit)

Victimes majeur(e)s

Accompagnement et conseils

Si vous êtes agent de l’état dans les services, établissements et fédérations sportives et qu’un fait de cette nature est porté à votre connaissance :

  • saisir immédiatement le procureur de la république sur la base de l’article 40 du code de procédure pénale (C.P.P.) via un signalement. Afin d’être exploitable, ce signalement doit être établi par écrit, son auteur et le service dont il dépend, identifiés, et le contenu du signalement doit être le plus précis possible (état civil de la victime, adresse de son domicile, identité de l’auteur présumé des faits, éléments de contexte sur la révélation des faits), sans empiéter sur l’enquête à venir. si les faits sont révélés par la victime, il convient de recueillir ses déclarations et de les retranscrire telles quelles, sans les modifier ou saisir la crip du département en lui transmettant une information préoccupante ;
  • engager une procédure administrative : afin de vérifier la réalité des faits suite à un signalement (direct ou indirect), mise en place d’une enquête administrative par la D.D.C.S./ D.D.C.S.P.P. (représentant du préfet). il convient de préciser que le recueil de la parole nécessite des compétences spécifiques. aussi, un accompagnement in situ par des personnes ressources qualifiées est requis dans l’intérêt de la victime (cf. liste des associations ci-dessus). Le préfet (via la D.D.C.S. ou D.D.C.S.P.P.) pourra alors prendre un arrêté d’urgence motivé et valable pour une durée limitée à six mois ;
  • informer la direction des sports des procédures engagées à l’adresse suivante : signal-sports@sports.gouv.fr

S’informer

Pour plus de précisions sur les procédures, vous pouvez vous reporter au vade-Mecum réalisé par le ministère des sports à l’usage des services déconcentrés, des fédérations sportives et des établissements publics de formation dans le domaine du sport :