Garder le lien, une priorité

Confinement

À situation exceptionnelle, initiatives exceptionnelles. Mathieu Defosse, moniteur de sport de l’armée de l’air et en charge du collectif France relève d’athlétisme pour la F.F.H., a animé une séance de sport quotidienne sur Instagram. Charly Simo, directeur sportif du cécifoot et son staff ont, eux, maintenu un lien permanent avec le collectif France pour ne laisser personne au bord de la route.


© G.Picout

Jamais Mathieu Defosse n’avait donné de cours collectifs de sport sur Instagram. Pendant le confinement, il a innové et transformé son compte – mathieu.defosse – en salle de sport !
« Tout le monde ressentait des difficultés pour pratiquer seul, alors que les déplacements étaient très restreints et que les salles de sport étaient fermées », explique l’ancien guide de Stéphane Bozzolo, médaillé de bronze en relais 4 fois 100 aux jeux paralympiques de Pékin. Au menu, cardio, activités musculaires via du renforcement, étirements, relaxation et repos. « Je m’appuie sur les T.O.P. (techniques d’optimisation du potentiel), une boîte à outils pour se relaxer, se dynamiser ou réguler son niveau d’activité. » Cela limite le stress et permet de lutter contre l’isolement.

Partager l’activité, c’est motivant !

Il adapte aussi ses séances au plus grand nombre et répond aux spécificités des sportifs du mouvement handisport. « Les exercices de cardio, je mets un maximum de mouvements du haut du corps pour les personnes ayant une mobilité réduite. Et j’adapte les exercices de renforcement. » Chacun pratique en fonction de son niveau et de ses possibilités. L’intérêt est de sortir des routines. De lutter contre les envies de rester devant l’ordinateur ou la télé à grignoter. Rien de telle qu’une séance en direct, à heure fixe (de 16 heures à 17 heures). « L’interaction est plus grande et plus forte que devant un cours enregistré que l’on se met sur Youtube », affirme-t-il. « Cela permet de garder la part sociale du sport et de partager l’activité. » Le lien, l’interaction sont aussi les maîtres mots des staffs des collectifs France de la F.F.H.

Charly Simo, directeur sportif du cécifoot, et son staff s’appuient sur le groupe créé sur la messagerie instantanée Whatsapp reliant le collectif élargi et l’encadrement.
« On délivre le même message à tous en même temps », développe-t-il. « Chaque problème est solutionné. Chaque doute est levé. »

Une interaction salutaire

Pour les déficients visuels (D.V.), cette relation est primordiale. « Le confinement n’arrange pas les choses parce que les D.V. luttent contre l’isolement », insiste Charly Simo. « Par ces échanges, ils font part de leurs interrogations. Cela facilite aussi le suivi et l’application des programmes d’entretien édictés par le staff. Des kits choisis par Frédéric Villeroux et le staff devraient être fournis par la F.F.H. à chaque joueur. » L’interaction permet d’établir des programmes individualisés et cohérents par rapport à la réalité de chacun. « J’ai eu des échanges via Facetime pour optimiser l’espace », développe Charly Simo. « Il faut parfois délimiter le lieu de pratique avec des élastiques. Pour l’un d’eux qui effectuait ses exercices dans son parking, je lui ai conseillé d’utiliser deux postes de radio. Avec la voix de sa compagne, il y avait 3 points sonores. » Par téléphone, visio-conférence avec de petits groupes, en fonction des postes ou des besoins, le suivi est sur-mesure indispensable pour garder le lien, rester soudés et renforcer le collectif.

// J.Soyer


© F.Pervillé

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