Édouard Mesnil-Merpaux, magicien de la glisse

Édouard Mesnil-Merpaux est technicien de l’équipe de France de ski alpin depuis 2019. Du 4 au 13 mars derniers, il participait à ses premiers Jeux Paralympiques aux côtés des bleus handisport à Pékin (Chine). Il nous livre son quotidien et les spécificités de ce métier de l’ombre.

Edouard Mesnil-Merpaux

Depuis 2019 : technicien ski alpin de l’équipe de France handisport

2006-2019 : skiman (prépateur de skis) en France, au Japon, au Canada…

Véritable trait d’union entre le coach et le sportif, le rôle du technicien alpin est déterminant dans la réussite sportive du skieur. Son objectif est de lui permettre de ne faire qu’un avec la neige. Membre du collectif France depuis 2019, Édouard Mesnil-Merpaux s’assure de la bonne performance du sportif en étant vigilant sur l’affûtage et le fartage, deux étapes essentielles de la préparation du ski.

Tirer le meilleur

Selon le type de neige, le choix du fart sera déterminant et peut prendre entre une et deux heures par paire de ski. Il provoque une réaction physique qui transforme la neige en fines gouttelettes d’eau, ce qui améliore la glisse et fait gagner en vitesse. Près de 100 paires de ski ont été emmenées par la délégation française lors des Jeux d’hiver 2022. L’affûtage est également crucial, car mal réalisé, il peut entraîner une perte de contrôle et une chute. Le technicien doit arriver à trouver le juste milieu entre maniabilité et accroche. « J’ai travaillé 15 ans dans la préparation du matériel de ski. J’avais déjà des notions à ce niveau, mais aucune expérience à proprement parler dans le mouvement handisport avant d’intégrer l’équipe », confie Édouard Mesnil-Merpaux. Il a beaucoup appris au contact des sportifs sur les spécificités des différents handicaps. Une expérience passée avec un athlète en ski alpin, couplée au départ du précédent technicien de l’équipe l’ont mené à ce poste, après un stage d’entraînement à Val d’Isère.

La polyvalence au coeur du métier

La journée type des entraînements n’est pas de tout repos pour le technicien de 36 ans en liaison directe avec le coach et les athlètes. Il est en charge de la préparation du matériel pour le lendemain, de l’analyse des améliorations, de la logistique ou encore de l’assistance dans la mise en place des échauffements sur la piste (piquets, chronomètres, entretien, sécurité, etc.). Lors d’une journée de compétition, « on s’occupe d’analyser la météo, de vérifier la cohérence avec les prévisions de la veille. On réajuste la préparation si besoin et on effectue les derniers contrôles sur l’état des réglages du ski. On accompagne les athlètes jusqu’au départ et on vérifie le matériel entre les manches, avec parfois des ajustements de dernière minute. Enfin après la course, il faut reprendre les informations météorologiques et nivologiques (analysant la neige) afin de préparer les skis pour le lendemain », détaille-t-il. // Sébastien Grandol

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