Championnats d’Europe d’athlétisme « Seul, on n’est rien du tout »

Cette petite phrase de Julien Héricourt, directeur sportif, devant les athlètes et le staff de l’équipe de France, avant le premier jour de compétition, a semble-t-il donné le ton d’une semaine berlinoise historique pour les Bleus qui ont ramené 39 médailles dont 17 en or de leurs championnats d’Europe qui se sont tenus du 20 au 26 août.

33 athlètes (22 hommes et 11 femmes) et quatre guides étaient du voyage. Le choix du comité de sélection était d’ouvrir l’équipe de France et de donner de l’expérience à la génération Paris 2024.

© F. Pervillé

33 athlètes (22 hommes et 11 femmes) et quatre guides étaient du voyage. Le choix du comité de sélection était d’ouvrir l’équipe de France et de donner de l’expérience à la génération Paris 2024.

Jamais une équipe de France Handisport, tout sport confondu, n’avait ramené autant de médailles d’un championnat international. L’athlétisme s’est donc offert un moment de gloire dont on devrait parler encore longtemps. 39 médailles, 17 en or, 13 en argent, 9 en bronze, 12 champions d’Europe différents, 25 médaillés individuels, 1 record du monde, les chiffres sont impressionnants. Si ce total pouvait tout de même trotter dans un coin de tête juste avant de s’envoler vers Berlin, suite aux rankings individuels et aux performances réalisées avant le début de cet Euro, encore fallait-il le mettre en oeuvre le Jour J face à la concurrence, la pression et la densité toujours plus forte d’année en année.

Marie-Amélie le fur sur le toit du monde

Marie-Amélie le Fur a remporté le titre de championne d’Europe du saut en longueur T64 en sautant à 6.01m, nouveau record du monde ! Elle n’avait pas prévu de redevenir athlète cette année, la vie en a décidé autrement. Marie-Amélie Le Fur a donc profité de son retour pour marquer l’histoire et devenir la première femme T64 a passer la barrière des 6m au saut en longueur, lors de son dernier essai avec un saut à 6.01m très peu venté (+0.1m/s). La multiple championne paralympique a donc étoffé son palmarès d’un nouveau titre et d’une performance dont on se souviendra encore longtemps.

Une ambiance en or

Ce qu’il faut retenir également de cette semaine continentale, c’est l’ambiance au sein du groupe France que l’on n’avait peutêtre pas vu à un tel niveau depuis quelques années. Enfin sans parler des médaillés, il faut retenir également que la nouvelle génération et les athlètes restés au pied des podiums ont superbement tenu leur rang soit en battant leur record personnel soit en donnant tout ce qu’ils avaient lors de leurs finales. Tout cela est de très bon augure pour les années qui viennent et ces bons résultats récompensent le travail des pôles, des clubs, des entraîneurs, de la commission sportive et bien sûr des athlètes. Alors athlètes pensez à savourer ce moment, racontez-le autour de vous, et continuez à inspirer tous ceux qui aiment l’athlétisme et qui vous ont suivis.
// R. Goude

© F. Pervillé

© F. Pervillé

3 questions à Guislaine Westelynck
Présidente de la Fédération Française Handispor
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Guislaine Westelynck, Présidente de la Fédération Française Handisport

C’était donc votre 1re sortie internationale en tant que présidente élue, vous vous êtes rendue à Dublin pour les Championnats d’Europe de natation, à Berlin pour ceux d’athlétisme, et à Liverpool pour les Mondiaux de boccia, dans quel état d’esprit avez-vous vécu ce triple déplacement ?
Je voulais vivre l’événement de l’intérieur, être proche des athlètes et des cadres. Je connaissais les événement sportifs pour les avoir vécus en tant que nageuse et surtout, en tant qu’entraineur national. Je souhaitais que nos Equipes de France aient leur Présidente à leurs côtés et qu’elle vive avec eux du matin au soir. Pour ce qui est de la natation, j’ai tout naturellement vite retrouvé mes marques, en revanche, pour les autres disciplines j’ai beaucoup appris. J’avais toujours à mes côtés un cadre pour m’expliquer comment cela se passait, les particularités de la discipline… Cela a été extrêmement enrichissant pour moi. Désormais, j’espère trouver du temps pour faire le tour des autres disciplines lors de prochaines échéances.

On vous a vu sur le terrain, encourager les sportifs, soutenir les coachs, avez-vous retrouvé votre âme d’entraineur ?
Complètement ! La différence est que j’ai eu le temps d’être à l’écoute des athlètes et de l’encadrement. Je connais leurs préoccupations, leurs difficultés, leurs contraintes en terme de détachements, de disponibilités, pour l’avoir vécu par ailleurs. Pour un membre du staff, se faire détacher de son activité ou de son entreprise, c’est quelque-chose de crucial, nous avons besoin qu’ils soient disponibles, mais y parvenir est un travail de longue haleine.

De nombreux jeunes étaient sélectionnés sur ces compétitions, comment appréhendez-vous la formation et la réussite sportive de cette nouvelle génération ?
Paris 2024 repose sur la jeunesse. En concertation avec la DTN, nous avons déjà commencé à faire de la détection et du perfectionnement, nous devrons tout mettre en oeuvre pour offrir à ces jeunes de bonnes conditions pour les emmener vers la réussite totale de Paris 2024, mais aussi vers Tokyo qui sera une marche importante pour espérer performer quatre ans plus tard. // M. Mainguy