Marie-Amélie Le Fur, une athlète à la tête du CPSF

L’athlète handisport et championne paralympique, Marie-Amélie Le Fur, a été élue le 14 décembre dernier Présidente du Comité Paralympique et Sportif Français lors de son assemblée générale qui se tenait à l’INSEP. Un changement de présidence qui fait suite au départ, pour raisons professionnelles, d’Emmanuelle Assmann, qui occupait cette fonction depuis mai 2013.

MARIE-AMÉLIE LE FUR, UNE ATHLÈTE À LA TÊTE DU CPSF

© CPSF

Marie-Amélie Le Fur, âgée de trente ans, a notamment pour missions principales de poursuivre les travaux du CPSF aux côtés du Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 et de préparer les prochaines missions tricolores pour les Jeux d’été Tokyo 2020 et d’hiver Pékin 2022.

Comment vous êtes-vous décidé à vous lancer dans la candidature au poste de présidente du CPSF ?
Avant même de penser m’engager pour le CPSF, j’avais déjà l’amour du mouvement paralympique, pour son organisation. Quand Emmanuelle Assman a annoncé son départ, cela a été un révélateur sur ma volonté de m’engager. Au delà de ma carrière de sportive, j’étais déjà engagée auprès du mouvement Handisport depuis début 2017, au niveau local, en tant que présidente du comité départemental handisport du Loire-et-Cher. Je me sentais désormais prête pour une mission à l’échelon national.

Comment avez-vous réagit à l’annonce de votre élection ?
Je suis fière de la confiance qui m’a été accordée, je fais partie du mouvement depuis quinze ans déjà. C’est une merveilleuse aventure humaine et sportive qui continue ici. Je souhaite mettre à profit mon expérience personnelle et mon statut d’athlète de haut niveau. J’ai trente ans, je suis une jeune présidente. Je pense que le dynamisme de ma jeunesse sera un bon complément à l’expertise des autres membres du CPSF !

Comment envisagez-vous l’héritage laissé par Emmanuelle Assmann ?
Elle a mené de main de maître le CPSF depuis cinq ans. J’aurai à coeur de respecter son travail car j’ai vu combien elle a fait grandir ce mouvement. C’est une grande responsabilité que de prendre la tête du mouvement à sa suite. Le travail doit continuer, se renforcer. Nous devons désormais positionner la voix du Comité Paralympique.

C’est une merveilleuse aventure humaine et sportive qui continue ici.

Qu’est-ce qui vous guidera dans vos choix ?
J’ai envie de bien faire, de faire les bons choix, ceux qui serviront l’ensemble du mouvement. Notre première échéance importante sera, bien entendu Tokyo en 2020, et c’est déjà demain. Puis, nous devrons faire des Jeux de 2024 un succès, qu’ils soient spectaculaires, mais aussi populaires, qu’ils soient une occasion de faire découvrir nos sports, faire entendre notre voix, nos valeurs. Je souhaite que le mouvement paralympique soit connu et reconnu, que chaque enfant atteint d’un handicap connaisse la possibilité de faire du sport.

Quels-sont les grands chantiers à venir pour le Comité Paralympique et Sportif Français ?
Nos plus gros chantiers seront l’arrivée de l’Agence du Sport, positionner la voix du CPSF, mettre en avant les héros de notre mouvement. Ils sont importants, ils inspirent les jeunes. Il y a encore trop de freins à la pratique sportive : la censure peut être personnelle, familiale, il peut y avoir un manque de matériel…
J’ai à coeur de pérenniser la dynamique insufflée par Emmanuelle Assmann ; de travailler toujours plus étroitement avec nos fédérations membres ainsi qu’avec les différents acteurs du mouvement sportif français et le ministère des sports afin de répondre aux enjeux du haut niveau, de valoriser nos équipes de France et de développer toujours plus la pratique loisirs, partout et pour tous.

Qu’en est-il de votre carrière sportive ? Allez-vous poursuivre au delà de Tokyo 2020 ?
Concernant ma carrière sportive, je souhaite la poursuivre, jusqu’à Tokyo, puis je stopperai. Durant cette période, je m’appuierai sur les membres actifs du CPSF. Je ne poursuivrai pas jusqu’à 2024, ce n’est pas un sacrifice, mais un choix.
En parallèle, je conserve mon emploi chez EDF, je suis toujours membre du groupe, mise à disposition. EDF est le partenaire historique de la Fédération Française Handisport depuis 25 ans. Ils sont fiers de mettre une de leurs salariés à disposition pour un mouvement tel que le CPSF. Je suis habituée à travailler et à avoir un agenda partagé entre ma vie d’athlète de haut niveau et ma vie professionnelle, pour moi, tout n’est qu’une question d’organisation, cela ne me fait pas peur. // Propos recueillis par M. Mainguy

Plus d’infos sur www.france-paralympique.fr

Bio & Repères
MARIE-AMÉLIE LE FUR

© G.Picout

MARIE-AMÉLIE LE FUR
30 ans. Employée par EDF, auparavant pilote d’affaires développement territorial, désormais détachée pour le CPSF.

JEUX PARALYMPIQUES
2016 Rio : Or longueur et record du monde à 5,83 m, Or 400 m et record du monde 59’’27, Bronze 200 m
2012 Londres : Or 100 m, Argent 200 m, Bronze longueur
2008 Pékin : Argent saut en longueur et 100 m
CHAMPIONNATS DU MONDE
2015 Doha : Or longueur et 400 m, Argent 100 m et 200 m
2013 Lyon : Argent 100 m, 200 m, longueur
2011 Christchurch : Or 100 m et 200 m.
CHAMPIONNATS D’EUROPE
2018 / Berlin : Or longueur et record du monde avec 6,01 m
2016 / Grosseto : Or 400 m, Bronze longueur
2014 / Swansea : Or 400 m, Argent longueur