HANDISPORT magazine
N° 151. MARS - MAI 2013
Revue officielle de la Fédération Française Handisport / 4,50 €
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Sommaire

ÉDITOS
ZAPPING : L’actu des sports en bref
ZAPPING : L’exploit
ZAPPING : L’agenda
L’INVITÉ DU MAG’ : Guillaume Sarkozy, Délégué Général du Groupe Malakoff Médéric
L’INVITÉ DU MAG’ : Bio & Repères
L’ÉVÉNEMENT : Deaflympics 2013, les Jeux des Sourds
L’ÉVÉNEMENT : 3 questions à Jean-François Labes
LE DOSSIER : Femmes et sport - conquêtes féminines
LE DOSSIER : En chiffres
EXPÉRIENCE : Cataldo Agnello - « Classificateur international »
EXPÉRIENCE : Biographie Cataldo Agnello
MOUVEMENT : Baromètre, Calepin, Rétro, En régions, L’avis des clubs
RÉZO : Les news du réseau Succès : Yoola, voyage pour tous
DÉCALAGE : Michael Jeremiasz, le goût de l’effort
DÉCALAGE : Biographie Michael Jeremiasz
LES EXPERTS : Le handi snowboard surfe sur la vague
TESTÉ ET ADOPTÉ : Les labels Handisport Coups de coeur
PROLONGATIONS : Quizz, Prochainement Abonnement


ÉDITOS

SPORT ET HANDICAP : QUI FAIT QUOI EN FRANCE ?
Par Gérard Masson, Président de la Fédération Française Handisport

 Le Ministère des Sports vient de renouveler la délégation ministérielle à notre fédération jusqu’en 2016. Derrière ce terme administratif se cache en fait les fondements de notre organisation sur le territoire français et les contours de notre mission de service public.
 Toutes les fédérations sportives bénéficient d’un statut particulier et lorsqu’elles remplissent les conditions, elles sont protégées par l’Etat et exercent un monopole dans leur domaine d’activités.
 Cette délégation ministérielle permet de délivrer les titres de Champions de France, de sélectionner les équipes de France et de prendre part, au nom de la France, aux compétitions internationales de référence. Elle permet également de définir les règles sportives et les normes requises pour les équipements sportifs nécessaires au bon déroulement des compétitions.
 Habituellement, cette délégation doit porter sur une discipline sportive et non sur un lieu de pratique, un support ou un public. Toutefois l’Etat, à notre demande, a accepté de reconduire le précédent dispositif qui prévoyait une seule exception : celle relative aux personnes en situation de handicap et nous avons donc obtenu - ainsi que la Fédération Française du Sport Adapté - le renouvellement de la délégation ministérielle jusqu’en 2016.
 Nous aurions pu opter pour réclamer cette délégation uniquement pour les disciplines sportives dans lesquelles nous sommes très impliqués et laisser les autres sports aux bons soins des fédérations concernées ou encore sans aucun encadrement légal, mais il nous a semblé plus cohérent de se présenter en interlocuteur unique, puis d’orienter les personnes handicapées qui veulent pratiquer un sport vers nos clubs et à défaut vers les clubs des autres fédérations sportives avec lesquelles nous avons noué ou nouerons de prochaines conventions.
 Nous savons très bien que nous ne pouvons pas nous occuper des demandes potentielles visant les 110 ou 115 sports qui sont recensés en France.
 Pour qu’une activité sportive puisse être encadrée à l’échelon national (avec l’éventuelle émergence au final d’une équipe de France précédée d’une commission nationale qui va programmer des stages et devoir fonctionner selon des moyens à chercher), il y a d’abord des règles de bon sens. Ainsi, il semble difficile d’agir en deçà d’une représentation suffisante de pratiquants, de clubs et de régions concernés pour justifier d’une structure nationale de coordination.
 Pour les autres disciplines sportives qui remplissent peu ou prou ces conditions, est donc offerte à notre fédération l’opportunité de passer des conventions à géométrie variable avec les fédérations sportives qui ont leur délégation pour leur propre sport.
 Ces conventions doivent être établies en toute confiance et il est logique d’affirmer que si une fédération sportive souhaite gérer le haut niveau d’un sport dont nous n’avons pas les moyens de la prise en charge, alors elle doit aussi gérer les autres aspects de la même discipline au titre d comme les loisirs, le développement et les grands handicapés susceptibles d’être attirés par ce même sport.
 Indépendamment de ce contexte juridique qui varie énormément d’une discipline à l’autre et dépend de la volonté des hommes qui l’animent, une seule préoccupation nous guide : celle visant à orienter et accompagner dans les meilleurs conditions tous celles et ceux qui sont en situation de handicap et qui aspirent en toute sécurité à pratiquer une activité physique ou sportive et cela aussi bien dans notre réseau qu’en dehors de celui-ci.
 Même si nous devons affirmer notre identité et notre expertise du handicap, nous n’avons aucun intérêt à nous recroqueviller sur nous même et devons renforcer nos liens avec toutes les composantes du mouvement sportif français et avec les grandes associations en charge du handicap.

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ZAPPING : L’actu des sports en bref

 L’INFO
 UN AN AVANT LES JEUX DE SOCHI
 LE SKI FRANÇAIS PRÉPARE 2014 AVEC RIGUEUR ET SÉRÉNITÉ
 Après un Mondial de ski alpin réussi en terre espagnole, en prenant la première place au classement des nations, et malgré un mondial de ski nordique plus délicat pour les français en Suède, l’équipe de France s’oriente sur la préparation terminale des Jeux Paralympiques de Sochi dans un climat global de confiance par rapport au travail réalisé jusque-là. Le snowboard, également au programme en Russie, reste cependant la grande inconnue pour le staff national.
 Le ski alpin tire la France vers le haut, c’est une évidence. Le Mondial de la discipline à La Molina est venu confirmer cette tendance. Comme en 2011, l’équipe de France a pris la première place au classement des nations avec quatre skieurs médaillés pour un total de douze médailles remportées, auxquelles s’ajoutent six quatrième places. Le ski alpin tricolore est le meilleur du Monde à un an des Jeux Paralympiques de Sochi mais l’important sera de se montrer en tant que nation la plus performante dans un an. Avec leurs victoires à La Molina, Marie Bochet et ses cinq titres, et Vincent Gauthier-Manuel, doublement titré en Espagne, sont désormais les locomotives.
 Côté nordique, le travail effectué à l’entraînement tarde encore un peu à porter ses fruits. Le nouvel entraîneur national, Benoît Gilly, déçu de la prestation de ses skieurs au début du Mondial de Sollefteå a fini par retrouver le sourire grâce à Yannick Bourseaux, médaillé d’argent en biathlon longue distance. L’aîné de l’équipe a une nouvelle fois montré la voie en Suède. Si le bilan est décevant avec une seule médaille dans l’escarcelle des Bleus, souhaitons que les athlètes en courses pour une sélection aux Jeux trouvent la clé pour des lendemains plus heureux.
 Avec un alpin dominant et un nordique au potentiel à révéler, la France peut envisager l’avenir avec optimisme sans jamais oublier que les Jeux restent à part en matière de performances sportives. Reste encore une inconnue, le snowboard qui fera son entrée sur la scène paralympique à Sochi. Les Français devront au préalable se frotter à la concurrence internationale et montrer qu’ils peuvent rivaliser avec les meilleurs internationaux pour envisager une qualification paralympique.
 // A. Daviré et P. Giraudeau
 Planning des compétitions sur : www.sochi2014.com/fr


 ATHLÉTISME
 En l’absence des ténors de la discipline, les France en salle de Val de Reuil (16 février) ont permis à Timothée Adolphe (60 m) et Jean-Baptiste Alaize (200 m) de devenir les nouveaux rois du sprint. Kafélé Baldé et Marina Perrin en ont fait de même chez les féminines. À noter également, le doublé d’Anaïs Jaron 400 m-longueur et le nouveau titre de Rosario Gangloff sur le 3 000 m.
 Aux Championnats de France de cross (Lignières, 4 mars), Khalid Birdaha s’est imposé devant Mehdi Acheghane et Thibaut Hérel. Marina Perrin s’offre le titre féminin.

 BASKET FAUTEUIL
 Hyères et Meaux se retrouveront en finale de la Coupe de France le 3 mai prochain au Palais Omnisport de Paris Bercy.
 Seuls quatre clubs français ont obtenu un ticket pour l’une des phases finales de Coupe d’Europe. Hyères jouera la Vergauwen Cup pendant que Le Cannet, Meylan et Toulouse se retrouveront en Brinkmann Cup fin avril.
 Après 14 journées de championnat, Hyères figure en tête de la Nationale A devant Le Cannet avec le même nombre de points, les deux équipes se départageant au panier average. Meaux, avec un match de retard pointe à un point des deux leaders.
 Le Cannet accueillera le premier All Star Game de l’histoire du basket fauteuil tricolore. L’événement opposant l’équipe de France aux meilleurs joueurs étrangers de la Nationale A est programmé le 30 mars.
 Le tirage au sort de l’Euro 2013 a livré son verdict début février. La France affrontera en poule l’Espagne, la Turquie, la Pologne, la Suède et Israël.
 L’équipe de France féminine affrontera l’Allemagne, championne paralympique en titre dès les matchs de poule de l’Euro 2013.

 BOCCIA
 Lors des Championnats de France de Limoges (14-16 décembre), les sociétaires de Valencay se sont distingués avec les titres de Sébastien Gune en NE1 et de Corentin Cuny en NE2. Dans les catégories NE3 et NE4, ce sont respectivement les Franciliens Michel Lemoine et Brice Bascour qui se sont emparés de l’or.

 CÉCIFOOT
 La Fédération Internationale de Sport pour déficients visuels (IBSA) a arrêté les dates de l’organisation du prochain Euro, programmé à San Remo (Italie), il se déroulera du 12 au 23 juin.

 FOOT FAUTEUIL
 Lorient est en tête de la D1 après avoir joué sept matchs sans concéder la moindre défaite. À la suite des bretons, Villeneuve d’Ascq et Charleroi se disputent la deuxième place.
 Le premier Championnat d’Europe de la discipline aura lieu en 2014 et sera qualificatif pour la Coupe du Monde 2015. La France tentera de décrocher 1 des 5 tickets mis en jeu.

 FOOT SOURDS
 Le CSS Rennes a remporté le 10 février le titre de champion de France de futsal pour la première fois de son histoire. 28 clubs avaient fait le déplacement à Bourges.
 Le CSSM Paris a remporté la 4e édition du championnat de France de futsal féminin.
 Poiré sur Vie, Marseille, Lyon, Paris, et Nancy occupent actuellement la tête des cinq zones pour les phases préliminaires du championnat de France. La zone 3 est loin d’être acquise à Lyon suivi d’un point par Toulouse.

 À deux journées de la fin de la saison régulière du Championnat de France féminin, l’AS Cognin et le CSS Rennes dominent leurs zones respectives.

 JUDO
 Le 26 janvier dernier, la ville de Calais accueillait les Championnats de France. Cyril Jonard, récemment sacré champion du Monde chez les sourds a dominé le tournoi en s’imposant dans sa catégorie des moins de 81 Kg et dans l’épreuve open.

 NATATION
 Les 15 et 16 février derniers, la piscine d’Amiens a vu les médaillés paralympiques de Londres faire leur retour à la compétition pour les Championnats de France. Elodie Lorandi s’est offert un triplé sur 50m, 100m et 400m nage libre (cat. S10) tout comme le Grenoblois David Smétanine (S4) chez les messieurs sur 50m, 100m et 200m nage libre. De son côté, Charles Rozoy (S8) n’a pas été en reste avec un beau doublé doré 50m-100m.
 À l’occasion du Championnats de France des régions (19-20 janvier, Forbach), l’Aquitaine a remporté le classement final mixte grâce à sa première place chez les messieurs et la deuxième chez les dames. Les régions PACA et Rhône-Alpes prennent les accessits.

 RUGBY FAUTEUIL
 Carquefou a conservé son titre de Champion de France en remportant tous ses matchs lors des week-ends aller et retour. Toulouse, a pris la seconde place. Le bouclier sera remis aux Champions de France lors de la Coupe de France programmée les 11 et 12 mai à Paris.

 SKI NORDIQUE
 Yannick Bourseaux est devenu vice-champion du Monde du 15 Km en biathlon (cat. debout LW6) lors des Mondiaux de Solleftea (23 fév–5 mars) grâce à un sans-faute devant les cibles au tir. Auteur également d’une 5e place sur le 20 Km, il rapporte l’unique médaille tricolore de ces mondiaux.
 À Gap-Bayard (15-17 février) Yannick Bourseaux en biathlon et Benjamin Daviet sur 10 Km, sont devenus champions de France chez les debout. De son côté Thomas Clarion (déficient visuel) s’est emparé des deux titres tout comme Romain Rosique en catégorie assis. Emilie Tabouret (déf. visuelle) et Camille Loze(debout) s’imposent chez les féminines.

 VOLLEY SOURDS
 Le CSSM Paris est en tête de la saison régulière à l’issue de la troisième journée de championnat de France féminin.

 TIR SPORTIF
 Les Championnats de France se sont déroulés à Châteauroux (9-10 février) pour la rentrée de Cédric Fèvre-Chevalier, champion paralympique au tir couché à la carabine à 10m (cat. R3). En phase de reprise, le Châlonnais a dû se contenter de la deuxième place dans cette épreuve derrière Christophe Tanche. On notera le triplé de Cédric Rio qui remporte le titre individuel au tir à la carabine debout avec potence belge et les deux titres par équipe, avec son coéquipier Christian Barozzi. Chez les féminines, Delphine Fischer a pris la médaille d’or à la carabine debout. Enfin, au tir au pistolet, Thomas Mendez, Patrick Marseille et Bruno Leyrit se sont imposés dans les trois épreuves au programme.

 TORBALL
 Marseille et Toulouse sont en tête de la D1 féminine à l’issue du week-end aller. Poitiers, leader de la D1 masculine, compte deux points d’avance sur Lisieux et Toulouse à l’issue du premier week-end de championnat.

 Rédaction : A.Daviré, R.Goude // Retrouvez tous les résultats sur www.handisport.org


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ZAPPING : L’exploit

SKI ALPIN
MARIE BOCHET EN LEADER
 La skieuse du Beaufortain a décroché cinq titres mondiaux à La Molina (Espagne) après avoir remporté six épreuves de Coupe du Monde.
 En arrivant à La Molina, pour les Championnats du Monde de ski alpin IPC, Marie Bochet avait un titre à défendre en slalom géant, son épreuve de prédilection. Mais en deux ans le statut de la Française a considérablement changé. Lors des épreuves de Coupe du Monde précédant ce Mondial, elle s’était déjà imposée à six reprises. Pour la battre il fallait désormais compter sur une contre-performance ou une sortie de piste, comme ce fut le cas à deux reprises en début de saison.
 Mais La Molina restera le sommet de la saison 2013 pour la française, invaincue en Espagne. Descente, Super G, Slalom, Super Combiné et Slalom Géant, elle a tout gagné ! Même sur le Super Combiné, où à l’issue de l’épreuve du Super G elle pointait à plus de deux secondes de sa principale rivale, l’Allemande Andrea Rothfuss, la Française a signé un chrono incroyable sur le Slalom pour l’emporter avec près de deux secondes d’avance. À un an des Jeux Paralympiques Marie Bochet est désormais la grande favorite chez les skieuses debout et il lui reste une année complète pour préparer au mieux cette échéance ! // A. Daviré
 Plus d’infos : www.sportethandicaps.com

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ZAPPING : L’agenda

AVRIL
 03-05 : Foot fauteuil électrique Power Champion’s League 2013
 06 : Volley sourds Championnat de France masculin à Rennes (35)
 06-07 : Basket-ball Championnat B-C et nat 2
 06 07 : Badminton sourds Championnat de France duo play off finale à Rennes (35)
 07 : Athlétisme Marathon international de Paris
 18-21 : Tennis Championnat de France interclubs à St Chamond (42)
 20-21 : Rugby Fauteuil Champion’s League à Heidelberg (Allemagne)
 20-21 : Sports de boules et pétanque Championnat de France tête à tête masculin et féminin Nîmes (30)
 24-28 : Escrime Coupe du Monde de Montréal (Canada)
 27 : Athlétisme Meeting international IPC à Bordeaux (33)

MAI
 03-06 : Basket-ball Coupe d’Europe des champions
 09-12 : Rugby Fauteuil Coupe de France à Paris
 10-11 : Basket-ball Championnat de France espoirs
 17 : Basket-ball Finale de la Coupe de France à Bercy
 18 : Foot sourds Finale de la Coupe de France à Paris (75)
 20-29 : Haltérophilie Championnat d’Europe en Russie
 22 : Athlétisme Meeting international IPC de Paris Seine St Denis
 25-26 mai : Tennis de table Championnat de France Open à Angers (49)

JUIN
 05-07 : Tennis Masters de Roland Garros à Boulogne (92)
 06-09 : Natation Championnat de France N1-N2à Hyères (83)
 07-08 : Athlétisme Championnat de France Elite La Roche sur Yon
 15-16 : Rugby Fauteuil Champion’s League à Heidelberg (Allemagne)
 22 : Sports de boules et pétanque Championnat de France triplette à Villefranche sur Saône (69)
 22-23 : Foot fauteuil électrique Finale de la Coupe de France

Rédaction : A.Daviré, R.Goude // Retrouvez tous les résultats sur www.handisport.org

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L’INVITÉ DU MAG’ : Guillaume Sarkozy, Délégué Général du Groupe Malakoff Médéric

SUPPORTER PASSIONNÉ

 La convention de partenariat qui vous lie à Handisport vient d’être renouvelée, qu’en attendez vous ?
 C’est une grande fierté pour Malakoff Médéric et ses collaborateurs d’accompagner la FFH depuis quatre ans. Nous sommes très satisfaits de ce partenariat qui illustre l’engagement de notre Groupe depuis de nombreuses années pour l’insertion des personnes handicapées : dans l’entreprise, dans la vie quotidienne, et dans le sport. Le sport est un vecteur d’intégration exceptionnel, qui permet de porter un autre regard sur le handicap. Cet engagement s’inscrit dans la durée, c’est donc tout naturellement que nous renouvelons ce partenariat avec la FFH pour les quatre prochaines années. Nous voulons aller plus loin ! Nous soutenons plusieurs athlètes. Avec le club des supporters handisport, nous continuerons à nous mobiliser pour une plus grande médiatisation du handisport. Enfin, nous voulons contribuer au développement de la pratique du sport pour les enfants handicapés scolarisés en milieu ordinaire, trop souvent dispensés d’éducation physique.

 Vous avez vécu vos premiers Jeux Paralympiques en septembre 2012 à Londres, quel fut votre plus beau souvenir ?
 Difficile de n’en choisir qu’un. J’en retiendrais trois. Tout d’abord, une grande émotion devant l’impressionnant engouement des Britanniques pour ces Jeux paralympiques, devant ces stades archi pleins et ces spectateurs enthousiastes. Deuxième souvenir : le succès formidable du club des supporters handisport, avant et pendant ces Jeux. Enfin, la médaille de notre salariée, Nantenin Keita, au 100 m (T13). Cela a été un moment d’émotion et de grande fierté pour les collaborateurs de notre Groupe !

 Le Club des supporters handisport est un vrai succès sur Facebook. Pensiez-vous que cela irait aussi loin ?
 Je suis très fier que Malakoff Médéric ait initié le Club des supporters handisport, en partenariat avec la FFH. Nous avions l’ambition d’aller loin, et nous avons réussi ! Le jour de la cérémonie d’ouverture des Jeux Paralympiques, il y avait déjà plus de 100 000 fans sur la page Facebook. Le club en compte aujourd’hui plus de 130 000. Nous sommes parvenus à fédérer de très nombreux internautes, qui aspiraient comme nous à une vraie couverture médiatique du handisport. Grâce à leur mobilisation, relayée par la presse et par des blogueurs influents, nous avons contribué à une meilleure médiatisation en France des Jeux Paralympiques de Londres. Nous allons bien entendu continuer. Nous avons un rendez vous important cette année, en France cette fois-ci, avec les Championnats du Monde d’athlétisme qui se dérouleront en juillet à Lyon.

 Vous développez votre Team 100 % handisport, un pied de nez à certains teams où les athlètes handicapés ne sont pas représentés ?
 Nous apportions déjà notre soutien à trois athlètes, Nantenin Keita (athlétisme), Pauline Chambraud (escrime) et Adib El Sarakbi (équitation). Malakoff Médéric accompagne désormais aussi Charles Rozoy, médaille d’or du 100 m papillon à Londres, ainsi que deux skieurs, Yohann Taberlet (ski alpin) et Thomas Clarion (ski nordique), que nous soutenons dans leur préparation pour les Jeux d’hiver de Sotchi. Ces athlètes handisport de haut niveau peuvent être des modèles pour les jeunes handicapés, les incitant à découvrir et pratiquer eux aussi un sport. Mais notre vocation n’est pas de développer un team très important. Nous souhaitons surtout, avec le Club des supporters handisport, encourager l’ensemble des athlètes handisport et les aider à être plus visibles et reconnus.

 Du fait, de votre partenariat avec Handisport, accordez vous une attention particulière à vos assurés ayant un handicap ?
 Bien sûr. Nous proposons tout d’abord une complémentaire santé individuelle aux licenciés et bénévoles de la FFH. Cette offre leur permet d’accéder, à un tarif privilégié, à un niveau de protection élevé et à des services à forte valeur ajoutée, comme le réseau d’opticiens partenaires de Malakoff Médéric pour diminuer leur reste à charge en optique. Nous sommes également présents aux côtés de nos assurés handicapés grâce à notre Action sociale qui consacre près de 4 millions d’euros par an en aides individuelles pour l’amélioration de l’habitat, l’adaptation du véhicule, l’octroi de bourses d’études pour enfants handicapés, ou encore pour financer des places en établissements spécialisés.

Rejoignez le Club des supporters sur Facebook : facebook.com/clubdessupportershandisport

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L’INVITÉ DU MAG’ : Bio & Repères

GUILLAUME SARKOZY
Ingénieur de formation, diplômé de l’Ecole Spéciale des Travaux Publics (ESTP).

1er juillet 2008 : nommé Délégué Général du Groupe Malakoff Médéric.

1er septembre 2006 : nommé Délégué Général du Groupe Mederic.

2004 : vice-président du MEDEF et vice-président de la CNAM (2004-2005).

Depuis 2004 : Membre du Haut Conseil pour l’Avenir de l’Assurance Maladie.

Depuis 1979 : dirigeant d’entreprises dans les secteurs du textile et des services. Jusqu’en juin 2006, Guillaume Sarkozy exerce de nombreuses responsabilités à la tête d’organisations professionnelles, notamment à l’Union des Industries Textiles (de septembre 1993 à mai 2006), au Groupe des Fédérations Industrielles (2004 à juillet 2006), au CNPF et au Medef (1994-2006).

1977 : Ingénieur grands comptes chez IBM France.

1974 : Direction de la Sécurité Civile au Ministère de l’Intérieur

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L’ÉVÉNEMENT : Deaflympics 2013, les Jeux des Sourds

Treizième au tableau des médailles avec un total de treize récompenses, dont quatre titres suprêmes à Taipeï en 2009, la France tentera de faire mieux à l’occasion de la 23e édition des Deaflympics d’été (Jeux Mondiaux des Sourds). À Sofia, le football sera le grand absent de la délégation française qui s’appuiera une nouvelle fois sur le tennis, le judo, le cyclisme et l’athlétisme pour se faire une place parmi les meilleures nations.

 Plus de 4 500 athlètes (soit autant qu’aux Jeux Paralympiques) sont attendus à Sofia, en Bulgarie du 26 juillet au 4 août pour la 23e édition des Deaflympics. La France sera représentée dans sept des seize sports au programme. Sept sports individuels, les footballeurs et les volleyeurs n’ayant pas réussi à décrocher le précieux sésame pour participer à ces Jeux réservés aux sportifs sourds et malentendants.

 LES CHAMPIONS DE TAIPEÏ
 En 2009 à Tapeï, l’équipe de France est restée aux portes du top 10, il lui avait alors manqué un seul titre pour y parvenir. Les quatre médailles d’or glanées par les Bleus sont l’oeuvre de trois sportifs. Le tennisman Mickaël Laurent, est revenu de Tapeï avec deux titres dans ses bagages (en simple et double). Depuis, le Français a décroché deux titres européens en 2012, après avoir pris le bronze en Coupe du Monde avec l’équipe de France, un an plus tôt. Steeve Touboul, triple médaillé en cyclisme, a été sacré sur la course en ligne. Frédéric Gouttenoire a, quant à lui, ramené l’or à l’issue du tournoi des moins de 60 Kg en judo.

 CYCLISME, JUDO ET TENNIS EN TÊTE !
 Une fois encore, la France comptera sur les sports individuels pour se faire une place parmi l’élite. Le football, sport numéro un chez les sourds, est resté aux portes des Deaflympics, en s’inclinant en match éliminatoire face au champion en titre, l’Ukraine, fin septembre 2012. Le volleyball ne sera pas non plus de la partie. Les Français n’ont d’ailleurs jamais participé au tournoi des Deaflympics depuis l’apparition de la discipline lors de l’édition de 1969 à Belgrade en Serbie. Le cyclisme, le judo, le tennis restent donc les valeurs sûres du clan tricolore. L’athlétisme, avec une médaille de bronze décrochée à Tapeï, devrait pouvoir apporter sa contribution au résultat final. Mais c’est aussi sur ces sports individuels que la concurrence devrait être la plus féroce. Par ailleurs, le badminton, le karaté et le bowling, même s’ils ne font pas partie des sports majeurs en France, pourraient créer la surprise à l’image du karaté, médaillé à plusieurs reprises lors des derniers championnats du Monde d’arts martiaux en septembre dernier. // A. Daviré

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L’ÉVÉNEMENT : 3 questions à Jean-François Labes
Président de la CCSSF

 Au sein de la Fédération, Jean-François Labes est Président de la Commission de Coordination Sportive des Sourds de France (CCSSF), et membre du comité directeur de la FFH. Il nous explique les enjeux des Deaflympics pour les sportifs sourds.

 Que représentent les Deaflympics pour les sourds ?
 Pour tous les sportifs sourds, c’est le Graal ! En sport d’équipe ou individuel, ils s’entrainent des mois durant afin d’obtenir une qualification qui leur donnera un passeport pour ces Jeux. C’est souvent une récompense après quatre années d’entrainement, de stages, de mise en condition maximale et d’efforts physiques. De plus, cette compétition a la particularité de rassembler des peuples de cultures différentes, où tous les participants communiquent en une seule langue : la Langue des Signes Internationale (LSI). D’autre part, ces Jeux ont été créés par le français Eugène Rubens-Alcais, notre “Pierre de Coubertin” chez les sourds.

 Quelles sont les grandes nations des Deaflympics ?
 Les USA et l’Allemagne, autrefois grandes nations de l’olympisme sourd, ont été dépassées par la Russie, l’Ukraine, la Corée et la Chine. Ce qui motive davantage les sportifs russes et ukrainiens ce sont les primes accordées par leurs pays. En Russie un décret a fixé le montant de ces primes à 100 000 € pour l’or, 62 000 € pour l’argent et 42 000 € pour le bronze. Du coup, les jeunes, optent pour des disciplines comme l’athlétisme, la natation, le cyclisme où ils peuvent s’inscrire sur plusieurs épreuves.

 Quelles sont les chances de médailles pour la France ?
 Le football et le volley-ball se sont vus fermer les portes des Deaflympics de Sofia. Le tennis et le judo chez les hommes comme chez les femmes, et le cyclisme chez les hommes sont de grands pourvoyeurs de médailles. En athlétisme nous pouvons obtenir un ou deux podiums. Ce sera en revanche plus difficile pour le badminton, le karaté et le bowling, mais on ne sait jamais !

Retrouvez les Deaflympics sur www.sofia2013.com et www.deaflympics.com


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LE DOSSIER : Femmes et sport - conquêtes féminines

 Au lendemain de la Journée internationale du Droit des Femmes et de l’exploit historique de Marie Bochet cinq fois médaillée d’or aux Mondiaux de ski alpin, Le Mag’ a souhaité se pencher sur la pratique du handisport au féminin. Minoritaires, en développement, pourvoyeuses de médailles... Le sport au féminin c’est beaucoup et souvent trop peu, que ce soit chez Handisport ou chez les valides. Si le milieu sportif a longtemps placé les femmes sur la touche, les choses ont changé. La gente féminine a non seulement choisi de pratiquer mais souhaite également que les instances dirigeantes leur ouvrent plus largement leurs portes. État des lieux d’une émergence féminine, dans un monde d’hommes.

 L’histoire du sport est restée longtemps gravée dans la pierre masculine. Des premiers Jeux Olympiques dans la Grèce antique, au Moyen-âge et jusqu’au XIXe siècle, la pratique sportive féminine de compétition reste exceptionnelle. Le sport, activité créée par et pour les hommes a longtemps cherché à exclure les femmes.

 La société française, issue d’un système patriarcal, porte encore les fruits de cette histoire, et explique les défis auxquels nous devons faire face aujourd’hui : manque de licenciées féminines, faible représentation dans les instances dirigeantes, mais aussi une reconnaissance médiatique limitée… Pourtant les performances sont au rendez-vous et l’intérêt des femmes pour le sport ne cesse de grandir !

 EXCLUSION DANS LES RÈGLES
 Le baron Pierre de Coubertin, rénovateur des Jeux Olympiques de l’ère moderne en 1894, disait lui-même que les femmes n’avaient rien à faire aux JO, osant même des remarques désormais d’un autre âge : « Les olympiades femelles sont inintéressantes, inesthétiques et incorrectes. » Leur rôle devait alors être cantonné à « couronner les vainqueurs comme aux anciens tournois ». Il faudra attendre 1928 pour que les Jeux Olympiques s’ouvrent aux femmes avec des épreuves de gymnastique et d’athlétisme, et même plus proche de nous, les Jeux de Los Angeles en 1984, pour que des concurrentes féminines puissent enfin prendre le départ du marathon Olympique. Désormais, et fort heureusement, toutes les disciplines olympiques sont ouvertes aux hommes comme aux femmes. Le XXe siècle ouvrira la voie de la parité, et des premiers exploits conjugués au féminin. La française Suzanne Lenglen et sa raquette passeront par là, ouvrant la voie aux grandes championnes sportives françaises de demain.

 MÉDAILLÉES
 Minoritaires sur les listes de haut-niveau, les athlètes féminines sont pourtant pourvoyeuses de médailles. Gwladys Epangue, taekwondoïste lance le débat: « Il y a de plus en plus de femmes pratiquantes. Mais au niveau des instances nationales et internationales, il y encore trop peu de femmes à des postes de dirigeantes. Il y a de la progression, mais on en veut plus car aujourd’hui ce sont les filles qui font le boulot, qui ramènent le plus de médailles ! » Ce constat de médailles féminines est particulièrement vrai chez Handisport où, lors des Jeux Paralympiques de Londres 2012, sur huit titres paralympiques, six ont été remportés par des femmes. Pourtant, lorsque l’on regarde les chiffres, les athlètes handisport inscrites sur les listes de haut niveau du Ministère des Sports sont encore très minoritaires.

 BONNE DIRECTION
 Si de plus en plus de femmes pratiquent une activité sportive, rares sont celles qui parviennent à se hisser dans les instances dirigeantes, qu’elles soient nationales ou internationales. Comme pour le reste du paysage sportif, ce constat est malheureusement valable chez Handisport. Gérard Masson, Président de la Fédération Handisport, le constate : « Beaucoup d’athlètes féminines sont emblématiques chez Handisport : Béatrice Hess, Assia El Hannouni, Marie-Amélie Le Fur, elles ont marqué notre histoire. Mais nous avons beaucoup de difficultés à faire venir des femmes au Comité directeur de la Fédération, même si Valérie Fourneyron, notre Ministre des sports nous le répète : il faut trouver une solution pour la parité. J’aimerais qu’il y ait la parité au Comité Directeur car, chaque fois, elles apportent beaucoup de choses, plus de rigueur et d’organisation ! » Ce constat de Gérard Masson par rapport aux instances dirigeantes est également vrai en ce qui concerne l’encadrement qui compte actuellement un cruel déficit d’entraineurs et arbitres féminines. Une situation que l’on retrouve dans nombre de Fédérations, quand on sait qu’au handball féminin, seul une équipe sur dix a une femme pour entraîneur. Ce chiffre est de deux sur quatorze équipes pour le basket féminin, deux sur douze pour le volley. Le football féminin obtient le meilleur score avec cinq entraîneurs féminines sur douze équipes, et représente par ailleurs un bel exemple d’évolution positive en terme de médiatisation, comme le dit Estelle Denis, animatrice télé : « Le sport féminin a de plus en plus de médiatisation. Plus il y aura de résultats, plus il y aura de médias, l’exemple type c’est l’équipe féminine de foot français ! »

 MÉDIAS ENGAGÉS
 Le site web sportiva-infos.com, est un site internet consacré au sport au féminin. Il a divulgué récemment le contenu du rapport du Groupe national femmes et sports (GNFS), un rapport réalisé par une vingtaine d’experts sur la situation et les perspectives du sport féminin. Commandé par la Direction des sports en avril 2011, il s’est poursuivi pendant près de neuf mois et souligne, dans sa conclusion, avoir fait le « constat d’une inégalité récurrente et avérée entre les hommes et les femmes dans le sport à tous les niveaux d’implication, malgré un volontarisme politique sans cesse réaffirmé depuis 2004. La représentation féminine dans les sports (même ceux qui leur étaient traditionnellement exclus) progresse et atteste d’une grande liberté de choix. En 1968, il y avait 9% de licenciées. En 2011, le pourcentage de femmes pratiquant à l’intérieur d’une fédération est de 37,6 %. L’impasse, c’est le constat que cet accroissement n’empêche pas les femmes d’être dominées dans l’ordre sportif en tant que pratiquantes, dans les tâches d’encadrement et dans la couverture médiatique ». Le GNFS étaye ses conclusions en affirmant qu’il « faut maintenir, voire renforcer, les actions de féminisation ».

 LE PIÈGE DE L’IMAGE
 L’image de la sportive reste encore trop liée à celle de l’esthétique et de la plastique. Les sportives se doivent non seulement d’être douées sur le terrain, mais aussi d’être belles et féminines pour avoir une chance d’être sous les projecteurs médiatiques. Des critères pourtant totalement étrangers à ceux de la performance. Michèle André, sénatrice du Puy-de-Dôme est auteur du rapport “Égalité des femmes et des hommes dans le sport” paru en 2011 explique : « La relation au corps est la clé de notre comportement. Tant que celle-ci passera en premier, les choses ne pourront pas avancer. »
Éviter les clichés, se concentrer sur la performance, veiller à la parité à tous les niveaux, trouver des compromis dans le fonctionnement des instances dirigeantes pour en faciliter l’accès aux femmes, tels sont les nouveaux enjeux du sport féminin en France et les clés de la mixité dans le sport. // M. Mainguy

+ d’infos sur le sport au féminin : www.sports.gouv.fr

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LE DOSSIER : En chiffres

 LE CLASSEMENT DES NATIONS
 Les chiffres du haut-niveau handisport sont révélateurs. On compte actuellement 65 femmes pour 204 hommes sur les listes de haut-niveau, soit à peine le quart…
 L’athlétisme est la discipline qui recense le plus de femmes de haut niveau (13 sportives), devant le basket et le tennis de table (10 sportives chacune). Ces chiffres sont à mettre en rapport avec ceux de la pratique, hors haut-niveau. La Fédération Française Handisport compte alors 6 237 femmes sur 21 844 licenciés, soit 28,5 %. La natation est l’activité qui accueille le plus de pratiquantes avec 368 licenciées (cadres et compétition), suivie du basket fauteuil avec 254 licenciées, du tir à l’arc (146 licenciées) et des sports de boules, pétanques sourdes (109 licenciées).
 Les types de handicaps les plus représentés par les licenciées féminines sont : l’infirmité moteur cérébrale (731 licenciées), les handicaps auditifs (512 licenciées) puis les handicaps visuels (438 licenciées).

ENTRETIENS AU FÉMININ
 Quatre profils différents, quatre parcours de femme dans le milieu du sport et autant de volontés de faire avancer le mouvement : Marie-Françoise Potereau, Présidente de “Femix’Sports” (Association Femmes Mixité Sport), Michèle Sarloute, présidente de la commission “Sport au féminin” à la Fédération Handisport de 2005 à 2009, Perle Bouge, médaillée d’argent aux Jeux Paralympiques de Londres en aviron et la judokate Sandrine Aurières, médaille d’argent aux Jeux Paralympiques de Pékin.

 Interviews réalisées par le Ministère des Sports dans le cadre de la Journée internationale des Droits des Femmes

 MARIE-FRANÇOISE POTEREAU Présidente de Femix’Sports  (Association Femmes Mixité Sport)
 « Pour moi quand on évoque femme, mixité et sport, cela évoque encore une notion de combat. Il faut encore faire sa place, tant dans l’accès à la pratique sportive que dans l’accès aux postes à responsabilité. La disparité est encore trop importante dans ces postes, c’est le même combat que dans l’entreprise. Cela évolue certes car des choses sont mises en place, mais, il y a encore des marches à franchir. Je ne veux pas présenter ça comme un combat. Si l’on veut faire admettre les choses, il faut le faire de manière intelligente et de façon égalitaire. Il faudrait que l’on soit tous sur la même ligne de départ. Et ensuite, que le meilleur gagne ! »

 MICHÈLE SARLOUTE Présidente de la Commission “Sport au féminin” à la FF Handisport (2005-2009)
 « Il n’y a pas de spécificité propre à la pratique féminine chez handisport. L’accessibilité est la même que l’on soit un homme ou une femme ! Le Ministère des Sports nous poussait pour avoir plus de mixité au sein de notre fédération, et notamment la proportionnalité au Comité directeur, ce que nous avons fait ! En ce qui concerne l’investissement au sein du comité directeur, c’est compliqué quand on est une femme sportive, mère de famille et qui travaille, de trouver du temps pour s’investir dans un bureau ou comité directeur. Même avec des réunions une seule fois par mois cela peut-être compliqué quand on habite loin. Tout demande plus de temps pour les handicapés, temps de préparation, temps de trajet. Il existerait pourtant des solutions pour éviter de grands déplacements, comme l’utilisation de la vidéoconférence ! »

 PERLE BOUGE Médaillée d’argent aux Jeux Paralympiques de Londres – Aviron
 « Avoir une carrière sportive cela veut dire faire beaucoup de déplacements, et ça ce n’est pas toujours très bien perçu. Pour un homme c’est normal de s’absenter, pour une femme, cela ne l’est malheureusement pas ! Mieux vaut donc avoir un compagnon compréhensif. Pour ma part, je pratique un sport en binôme avec un homme (Stephane Tardieu), nous sommes très complémentaires et solidaires, cela nous pousse sans cesse à aller de l’avant. Il n’y a pas de jalousie.On se doit d’être sans cesse meilleur pour ne pas pénaliser l’autre. C’est un peu comme dans un couple et je me dis que nous offrons une belle image de la complémentarité homme-femme dans le sport. »

 SANDRINE AURIÈRES-MARTINET Médaillée d’argent aux Jeux Paralympiques de Pékin – Judo
 « Bien choisir son mari, c’est vital. Mon mari est militaire, son boulot est très prenant mais c’est le premier à faire des sacrifices, à se rendre disponible, à être un soutien moral et logistique. Et puis, on fait le même sport, donc il peut me comprendre, et on peut partager des moments sur le tapis ! En ce qui concerne les entraineurs, j’ai toujours eu des entraineurs de clubs masculins, et cela s’est bien passé. Je crois que c’est plutôt une question de feeling et de compétences, non de sexe, même si je pense qu’entraîner une fille demande plus de subtilité. Être mère et sportive de haut-niveau demande beaucoup d’organisation (ndlr : Sandrine est devenue mère de famille après 2008, puis est revenue au haut-niveau en participant aux Jeux Paralympiques de Londres). Grâce à la CIP que j’ai eu en vue de la préparation aux Jeux de 2012, j’ai pu m’organiser, je travaillais le matin, m’entrainait entre midi et deux, me reposait un peu et m’occupait de mon fils l’après-midi et m’entrainait à nouveau trois soirs par semaine. Sans cet aménagement, je n’aurais pas pu aller aussi loin, même si, avec ce rythme, j’étais très fatiguée. »

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EXPÉRIENCE : Cataldo Agnello - « Classificateur international »

 Pratiquer une activité sportive en compétition handisport, c’est tout d’abord passer devant un panel de classificateurs pour entrer dans une catégorie de handicap. Rencontre avec Cataldo Agnello, classificateur CP-ISRA (handicaps cérébraux ou touchant aux problèmes de motricité), qui nous explique son rôle.

 Comment avez-vous connu handisport ?
 J’ai connu cette pratique par mon travail quand je suis arrivé il y a une douzaine d’années, à l’Adapt Cambrai. J’ai été époustouflé par la motivation, l’envie et la force des sportifs handicapés. Cela m’a motivé. Alors j’ai mis en place ce que je faisais chez les valides en proposant du travail technique, spécifique et en faisant des catégories d’âge sur une dizaine de sports différents.

 Comment êtes-vous devenu classificateur ?
 Je suis entré à la commission sportive de la boccia en 2007, et comme il n’y avait pas de classificateur, j’ai suivi la formation nationale pour devenir classificateur CP-ISRA la même année. Puis en 2009, je suis devenu classificateur international à la suite d’une formation de deux ans. Deux ans, c’est long, cela prend beaucoup de temps mais c’est très riche. Et puis cela a fait avancer la discipline.

 Dans quel cas fait-on appel à vous ?
 J’interviens en France dans toutes les compétitions pour jeunes, toutes disciplines confondues, et lors du Championnat de France de boccia. Sur le plan international, je me déplace pour des rencontres de football à 7 ou de boccia, en général une fois par an. C’est du bénévolat, mais pour moi c’est une vraie passion.

 Comment se déroule une classification ?
 Au niveau des compétitions “jeunes”, on met en avant les capacités fonctionnelles du compétiteur afin de le placer dans une catégorie où il va retrouver d’autres jeunes qui auront la même difficulté devant la pratique sportive, ou qui s’en approcheront le plus. Elle est réalisée par deux classificateurs : un kiné et un professeur de sport, et se compose d’une dizaine de tests pour les debouts et de cinq pour les fauteuils. Au niveau international, le panel declassificateurs est composé d’un médecin, d’un kiné et d’un prof de sport. L’évaluation tient compte de la pathologie et du résultat des tests fonctionnels.

 Le système de classification évolue-t-il ?
 Oui, car d’une compétition à l’autre, le handicap de certains jeunes peut évoluer suite à une prise de poids, de médicaments ou à une intervention chirurgicale par exemple. Tous les tests sont perfectibles, et on cherche toujours à les améliorer.

 La classification est-elle une science exacte ?
 On ne pourra jamais dire cela, mais en France, la nouvelle classification jeune est moins sujette à des interprétations, et c’est la même partout pour tout le monde ! À l’international, c’est moins lisible, un peu plus complexe donc parfois plus subjectif ; mais des modifications sont actuellement à l’étude pour la rendre plus compréhensible. // Propos recueillis par R. Goude

 VOUS SOUHAITEZ DEVENIR CLASSIFICATEUR ? Contactez Jean-Michel Westelynck, responsable de la Commission classification : jm.westelynck@handisport.org / Tél. 06 12 18 51 84

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EXPÉRIENCE : Biographie Cataldo Agnello

 55 ans, profession : kiné et cadre de santé à l’ADAPT de Cambrai (centre de rééducation qui accueille des jeunes jusqu’à 20 ans).
 Chef du service de réadaptation et des sports
 Classificateur international CP-ISRA  Diplômé du Brevet d’Etat 2e degré en basket, il a entraîné des clubs valides belges de deuxième division et l’équipe nationale des moins de 20 ans.

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MOUVEMENT : Baromètre, Calepin, Rétro, En régions, L’avis des clubs


 L’ACTU FÉDÉRALE

 CALEPIN

 DISTINCTIONS PRÉSIDENTIELLES
 Le Président de la République, François Hollande, a reçu au Palais de l’Élysée le 22 février les médaillés Paralympiques des Jeux de Londres promus dans les deux ordres nationaux. Six champions Paralympiques ont été décorés de la Légion d’Honneur, 21 médaillés d’argent ou de bronze, ainsi que le Chef de Mission de la Délégation, Jean-Paul Moreau, ont été décorés de l’Ordre National du Mérite. À cette occasion, le chef de l’État a également salué les performances de Marie Bochet, quintuple Championne du Monde de ski alpin, et félicité le dynamisme ainsi que l’excellence du handisport français. Retrouvez les photos de la cérémonie dans notre rubrique « Instantanés » (p.10)

 PAS DE DISCRIMINATION POUR LA PRIME À LA MÉDAILLE
 Le 19 décembre dernier, Valérie Fourneyron, Ministre des Sports, adressait un courrier à la Fédération Française Handisport informant que le gouvernement avait adopté un amendement à la loi de finances rectificative pour 2012. Celui-ci permet l’exclusion du montant de la prime versée par l’État à un sportif ayant obtenu une médaille aux Jeux Paralympiques, de l’assiette des revenus pris en compte pour l’attribution des prestations dont il bénéficie au titre de son handicap. Cette disposition importante permettra, sous réserve d’une validation de la loi de finances rectificative pour 2012 par le Conseil constitutionnel, de ne pas pénaliser les sportifs qui ont porté haut les couleurs de la France.

 LUTTE CONTRE LE DOPAGE : CRÉATION D’UNE COMMISSION D’ENQUÊTE
 Le Sénat vient de créer une commission d’enquête sur l’efficacité de la lutte contre le dopage. Lors de sa réunion constitutive du 27 février 2013, la commission d’enquête a procédé à la désignation de son Bureau. Ses membres ont pour ambition de faire un « état des lieux précis et circonstancié, à la fois des pratiques dopantes et de notre politique publique en matière de lutte contre le dopage », afin de dégager des solutions consensuelles permettant de renforcer l’efficacité de cette politique publique. senat.fr/commission/enquete/dopage

SOCHI 2014, C’EST DEMAIN !
Le compte à rebours a commencé. Du 7 au 16 mars 2014, soit dans moins d’un an, auront lieux les Jeux Paralympiques d’hiver à Sochi (Russie). La délégation française sera présente en ski alpin, ski nordique et biathlon. Les mascottes de ces Jeux en Russie sont « Snowflake » et « Ray of light », deux personnages imaginaires descendus sur Terre pour s’entraîner et imaginer de nouveaux sports. www.sochi2014.com/fr

5e GALA HANDICIRQUE
Le 10 janvier dernier a eu lieu la 5e édition du Gala Handicirque, au cirque Pinder à Paris. De nombreux champions handisport étaient présents pour l’événement autour de diverses personnalités telles que Mme la Premier Ministre, Raymond Domenech, Gevrise Emane, Gregory Baugé, Christine Kelly…

L’UCPA CÔTÉ NEIGE
Après le succès des vacances sportives d’été, la Fédération et l’UCPA lancent cette année les vacances sportives d’hiver. Un séjour aura lieu du 28 avril au 4 mai dans le centre UCPA de Val Thorens pour une dizaine de jeunes sportifs. Dernières places et informations : Tél. 06 14 44 46 19 e-mail s.mauduit@handisport.org

EN RÉGIONS

BASSE-NORMANDIE
Le Comité de judo de l’Orne organise une nouvelle journée « Judo pour tous » le 25 avril à Argentan de 10h à 15h. Ouverte aux jeunes et adultes en situation de handicap. Infos et inscriptions : Natacha Couprit, Tél. 07 86 06 49 35

CENTRE
Fin décembre, à l’occasion des 40 ans du CREPS, Charles Rozoy, médaillé d’or aux Jeux Paralympiques de Londres (photo), est devenu le parrain du Pôle France de natation Handisport de Bourges.

LIMOUSIN
Le Comité Régional Handisport Limousin a organisé un colloque intitulé « Le sport comme outil d’intégration au coeur du projet de vie », en présence de licenciés Handisport, de mouvements sportifs homologues, de collectivités, et de l’État, soit environ une quarantaine de personnes. L’objectif était de rassembler l’ensemble de son réseau autour du projet associatif du comité pour 2012-2016.

LORRAINE
L’Association “Prends-moi la main” organise un après-midi “En Force” le 13 avril. Quatre courses seront proposées, dont une d’une distance de 800 m, accessible aux enfants handicapés. Infos : 06 26 60 40 72
Le Comité Handisport de la Meuse organise la 2e édition du Challenge nature handisport le 25 mai à la base de Loisirs de Madine-Heudicourt. Chaque équipe doit être composée de deux à quatre personnes pour une journée sportive et conviviale, dans un cadre d’exception. Au programme, de nombreuses initiations sportives de pleine nature encadrées par des associations lorraines : canoë-kayak, sarbacane, tir à l’arc, joëlette, handbike, tandem, pétanque... Sans oublier les activités challenge : parcours d’orientation, atelier environnement, jeux anciens... Inscriptions à partir du 10 avril : Sophie Richy, Tél. 06 76 31 91 64 challengenature2013.meuse@gmail.com

MIDI-PYRÉNÉES
Pour la 2e année consécutive, le Comité régional s’engage à faire en sorte que le coût de la licence sportive ne soit plus un frein à la pratique d’une activité sportive au sein de ses clubs. Aussi, le Comité rembourse les licences sportives Handisport au tarif loisir (soit 24 €) selon divers critères : jeunes nés après 1994, personne inscrite sur les listes de demandeurs d’emploi, femmes…
La nouvelle édition du désormais célèbre « Handisport en fête » est programmée le samedi 27 avril. Une nouvelle occasion de célébrer tous les types de pratiques sportives sur la Place du Capitole de Toulouse, habillée aux couleurs d’handisport pour l’occasion. www.handisportmidipyrenees.org

PICARDIE
L’accueil de Loisirs de Camon a fait appel au Comité Régional afin de mettre en place une journée de sensibilisation au Handisport placée sous le thème des 5 sens lors des vacances de février. Les enfants ont pu ainsi s’initier à la sarbacane, l’athlétisme pour déficients visuels, le basket fauteuil et le torball. De plus, les enfants ont eu l’occasion d’échanger avec Sabine Cressent, médaillée de bronze lors de la dernière édition des Championnats de France de tir sportif.
À l’occasion du Championnat de France de natation handisport N1 Élite 2013 à Amiens, le Comité régional a lancé un projet de sensibilisation au handisport, avec les écoles de la région, baptisé « Les P’tits reporters ». Ce projet a été mis en place en collaboration avec la Direction régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale (DRJSCS) et l’Éducation Nationale. De nombreuses écoles ont souhaité participer mais pour des raisons logistiques, le projet s’est limité à huit écoles. En amont de la compétition, les élèves ont travaillé sur la rédaction d’un article, sur des sujets pré-définis, puis, ont finalisé leur papier pendant le championnat de France avec des photos et des interviews. L’objectif est que l’ensemble des articles réalisés soit réuni sous la forme d’un journal diffusé aux clubs inscrits sur la compétition, ainsi qu’à tous les établissements scolaires de la Picardie.
Le Comité Régional Handisport et les clubs et sections sportives de l’Oise, se déplacent une fois tous les deux mois au Centre de Réadaptation fonctionnelle de Saint-Lazare pour la mise en place d’activités adaptées. Ces demi-journées ont pour objectif de mettre en avant les différentes pratiques sportives. Elle sont également l’occasion d’un échange avec les clubs et sections du département afin de faciliter les rencontres lors de la sortie des patients (tennis de table avec l’ASHP Creil, escrime avec le Cercle d’escrime de Chantilly, tir à l’arc avec l’ASHP Creil, tir aux armes avec l’Amicale sportive de tir de Creil, tennis avec le tennis club de Cauffry…).

FORMATION

UN NOUVEAU CATALOGUE
Le Centre National de Formation Handisport (CNFH) est heureux de vous présenter son nouveau catalogue des formations sportives. Suite à la rénovation de la filière engagée en 2011, les commissions et le CNFH ont travaillé main dans la main afin de pouvoir présenter aux nouveaux stagiaires une offre variée et attractive. catalogue-formation.handisport.org

D.E. HANDISPORT
La nouvelle session du Diplôme d’Etat de la Jeunesse, de l’Education Populaire et du Sport (DEJEPS) spécialité « Perfectionnement sportif », mention « Handisport » se déroule cette année en Rhône-Alpes. Cette formation de niveau III (Bac +2) s’effectue en alternance et propose de nombreux débouchés : éducateur sportif, entraîneur, chargé de missions… Les stagiaires développeront des compétences dans divers domaines : enseignement, entraînement, formation, conception et coordination de projet. Vous êtes intéressé pour suivre ce cursus ? Contact : Morgane Uliana (coordinatrice) Tél. 06 95 92 46 22

RICOH FAIT DÉCOUVRIR LE CÉCIFOOT À SES ÉQUIPES !
Après avoir mis en place des ateliers handisportifs en juin dernier, Ricoh a lancé un nouveau défi à ses collaborateurs en organisant une initiation au cécifoot, avec l’aide du CNFH. Plusieurs mises en situation et une rencontre avec des membres de l’équipe de France ont ainsi eu lieu à l’Espace du Sport de Rungis le 14 février, une action qui affirme l’engagement de RICOH dans l’intégration des personnes handicapées.

AUCHAN HANDIBASKET TOUR
Pour fêter les 20 ans de son accord Handicap, le Groupe Auchan met en place, en partenariat avec le cabinet Consult Handi et le Centre National de Formation Handisport, un Handibasket Tour. Ce tournoi, ouvert à tous les collaborateurs, se déroulera du 3 avril au 19 septembre. En plus de favoriser la sensibilisation du personnel, il permettra le recrutement de candidats sur les différents sites à travers un forum emploi organisé en parallèle. www.auchandicap20.fr

RÉTRO

CORPS, SPORT, HANDICAP
Prochainement, Téraèdre, l’éditeur militant en sciences humaines, publiera un ouvrage retraçant l’histoire du Handisport depuis sa création au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Cet ouvrage comprendra deux tomes, le premier, dont la sortie est imminente, concernera « L’institutionnalisation du mouvement Handisport de 1954 à 2008 », et le second, programmé pour septembre : « Le mouvement handisport au XXIe siècle, lectures sociologiques ».
En exclusivité, voici un extrait de cet ouvrage : « À la fin de la décennie 1970, le Ministère de la Jeunesse et des Sports intervient pour régler le conflit interne au mouvement sportif handicapé. La Fédération Française Handisport (FFH) est désormais créée. Le terme “handisport” se substitue à l’ancienne référence aux handicapés physiques. Il est plus direct, plus en résonnance avec l’évolution des notions inscrites dans les lois aussi.
Si la perspective du handicap avait déjà été adoptée dans la loi sur les travailleurs handicapés de 1957, c’est la loi d’orientation du 1er juin 1975 qui l’inscrit définitivement dans le paysage politico-administratif français. À l’heure où la catégorie du handicap se généralise, elle est désormais conjuguée avec le sport. Avec handisport, le lien entre les deux domaines ne saurait faire de doute. Si au sortir des années 1950, c’est la rééducation qui était au centre des attentions, désormais, la fédération entend se situer pleinement dans l’univers de la compétition. Le rapprochement avec le mouvement sportif institutionnel est effectif, et le choix de la sportivisation clair.»
La suite est à lire très prochainement dans « L’institutionnalisation du mouvement handisport (1954–2008), écrit par Sébastien Ruffié et Sylvain Ferez. Le Tome 2 est actuellement en préparation par Anne Marcellini et Gaël Villoingt. // O.Lagref Éditions Téraèdre : www.teraedre.fr

ANNONCE LÉGALE
Lors du championnat de France handisport de natation, M…, titulaire d’une licence délivrée par la Fédération Française Handisport, a été soumis à un contrôle antidopage, effectué le 23 juin 2012 à Scgiltigheim (Bas-Rhin). Selon un rapport établi le 11 juillet 2012 par le Département des analyses de l’Agence française de lutte contre le dopage, les analyses ont fait ressortir la présence d’hydrochlorothiazide. Par une décision du 15 septembre 2012, l’organe disciplinaire de première instance de lutte contre le dopage de la Fédération Française Handisport a décidé d’infliger un avertissement à M…. Par une décision du 10 janvier 2013, l’Agence française de lutte contre le dopage, qui s’était saisie le 27 septembre 2012 sur le fondement des dispositions du 3e de l’article L.232-22 du code du sport, a décidé de ne pas réformer la décision fédérale précitée et de prononcer un avertissement à l’encontre de M. … L’Agence faisant application de l’article L.232-23-2 du code du sport, il est demandé à la Fédération Française Handisport d’annuler les résultats individuels obtenus par M. … lors du championnat de France Handisport de natation, organisé le 23 juin 2012, à Schiltigheim (Bas-Rhin), avec toutes les conséquences en découlant, y compris le retrait de médailles, points et prix. La décision prendra effet à compter de la date de sa notification à l’intéressé. »
N.B. : la décision a été notifiée par lettre recommandée au sportif le 29 janvier 2013, ce dernier ayant accusé réception de ce courrier le 30 janvier 2013.
Renseignements : Tél. 01 40 62 76 76 www.afld.fr

L’AVIS DES CLUBS

HANDISPORT ANNECIEN
DU LAC À LA MONTAGNE
Le Handisport Annecien est un club vivant toute l’année, il relève avec succès le challenge de proposer des activités d’hiver autant qu’estivales. Sébastien Jance, son président, nous parle de l’association sportive savoyarde.
« C’est vrai que notre club possède cette étiquette multisport. Certes si aujourd’hui, notre angle principal reste les sports d’hiver, nous n’occultons pas pour autant les activités estivales. Actuellement, un projet de valorisation du Handisport Annécien se met en place avec de nombreuses manifestations et l’intervention sans faille des bénévoles. Malgré notre socle de travail sur le ski et l’apport de multiples champions, on s’intéresse également à l’essor des activités d’été tels le FTT, le handbike, la plongée ou encore la natation. Nous offrons également la possibilité de pratiquer des disciplines à la demande des adhérents, comme la voile ou encore le kayak. Mais nous manquons de jeunes, le moins âgé de nos licenciés a vingt-quatre ans, alors que c’est à eux que revient de prendre le flambeau. Notre évènement phare annuel du mois de septembre « Annecy court pour Handisport » existe grâce à la formidable organisation des établissements scolaires de la région annécienne. Ils récoltent des dons tout en se dépensant autour d’une piste d’athlétisme, afin de financer du matériel pour l’association. » // E. Barret

CARTE D’IDENTITÉ
Président : Sébastien Jance
Année de création : 1968
Couleurs : bleu et blanc
Sports proposés : ski alpin et nordique, fauteuil tout terrain (FTT), handbike, voile, plongée, tennis fauteuil
Nombre de licenciés : 30
Signes particuliers : l’un des plus anciens clubs handisport de France
Champions : Romain Rosique (ski nordique) Thomas Clarion (ski nordique) Vanessa François (ski alpin)
www.handisport-annecien.org

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RÉZO : Les news du réseau Succès : Yoola, voyage pour tous

NOUVEAUX STATUTS DU COMITÉ PARALYMPIQUE
Le Comité Paralympique et Sportif Français (CPSF) a modifié ses statuts, il se composera désormais de trois collèges : les membres actifs fondateurs , à savoir les fédérations spécifiques Handisport et Sport adapté. Les membres actifs issus du collège paralympique, ce sont les fédérations sportives françaises dont le sport est inscrit au programme paralympique et géré par une fédération internationale affiliée à l’IPC. Les membres associés ,tout organisme qui sollicite son affiliation au CPSF en adhérant aux présents statuts et dont l’objet principal ou accessoire est l’organisation d’activités physiques et sportives pour les personnes handicapées dans un but récréatif ou de réadaptation et dont le champ d’action est réellement national. Les règles sportives des membres associés doivent être agréées par le ou les membres actifs concernés par le handicap des pratiquants.

GÉRARD MASSON REÇU À MATIGNON
Le 7 mars dernier, Gérard Masson a été reçu à Matignon par le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault, afin d’évoquer le rôle de la Fédération Française Handisport sur diverses problématiques. Au cours de cette rencontre, les sujets abordés portaient notamment sur l’accessibilité, la pratique difficile du sport à l’école pour les enfants handicapés, les blessés militaires, ainsi que la présence nécessaire d’Handisport au sein des Maisons Départementales des Personnes Handicapées.

INSEP
Directeur technique national de la Fédération Française de Basket-Ball, Jean-Pierre de Vincenzi a pris la tête de l’Institut National du Sport de l’Expertise et de la Performance (INSEP). Ancien entraîneur de l’équipe de France, âgé de 55 ans, il succède à Thierry Maudet, en poste depuis 2007.

LONDRES RÉCOMPENSÉE
À l’occasion des Trophées de l’accessibilité 2013 le 11 février dernier, un trophée d’honneur a été décerné à la Ville de Londres pour l’accessibilité déployée lors des Jeux Paralympiques. Ms Alison Rose, Ministre Conseiller, British Embassy Paris, a reçu ce trophée d’honneur des mains de Sir Philip Craven (président du Comité paralympique international – IPC), en présence de Damien Seguin (porte drapeau de l’Équipe de France Paralympique 2012), Vincent Boury, (tennis de table), Ryadh Sallem (rugby-fauteuil) et Bernard Verneau, vice-président de la Fédération Française Handisport.

MARIE-AMÉLIE EN OR
La sprinteuse Marie Amélie le Fur remporte à elle seule deux trophées lors de la 20e édition des « Femmes en or ». Celui de la « Femme d’exploit » ainsi que celui décerné par les internautes, récompensant ses trois médailles aux Jeux Paralympiques de Londres. Elle succède à Camille Muffat et Karine Le Marchand.

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE
Suite à sa performance historique, Marie Bochet a été reçue par son partenaire à La Défense. L’occasion pour la Société Générale de féliciter ses cinq titres décrochés lors des Mondiaux de ski alpin à la Molina en mars.

ÉTOILES SPORTIVES RÉGIONALES HANDIJEUNES
Les étoiles sportives régionales handijeunes, programme soutenu par la Société Générale, valorisent les comités qui développent un programme jeune innovant et conséquent tout au long de l’année au travers de regroupements, formations ou événements. Cette année le palmarès des étoiles a salué les efforts de la région Rhône-Alpes, première du classement.

TEAM MALAKOFF MÉDÉRIC
Le groupe Malakoff Médéric, partenaire officiel de la Fédération, compte désormais trois nouveaux athlètes dans son pool de haut niveau : Charles Rozoy en natation, Thomas Clarion en ski nordique et biathlon (photo), ainsi que le skieur alpin Yohann Taberlet, médaillé aux Mondiaux de La Molina.

MICHELIN, LE BILAN DE DEUX ANNÉES
L’équipe de France de rugby fauteuil a porté haut les couleurs nationales et celle de la firme clermontoise, Michelin, en se hissant de la 21e à la 8e place au classement mondial, notamment grâce à des stages de préparation et à sa participation à plusieurs compétitions européennes. Grâce à l’aide de Michelin, la jeune et ambitieuse équipe de rugby fauteuil continue de se développer et de structurer la discipline sur le territoire français en organisant tournois, formations et démonstrations.

SUCCÈS

YOOLA
VOYAGE POUR TOUS
Créée en 2009, Yoola est la première entreprise à faciliter l’accès aux manifestations sportives et culturelles, en France et à l’étranger, aux personnes handicapées. Hébergement, transport, visites guidées… Yoola c’est l’accessibilité pour tous ! Après les Jeux Paralympiques de Londres, Yoola sera l’agence officielle des Championnats du Monde d’Athlétisme IPC Lyon 2013. Elle propose déjà trois packs ouverts à tous pour assister à l’événement tout en découvrant la ville de Lyon.
Malik Badsi, initiateur du projet a d’ailleurs été récompensé en 2012 par le prix “Talents des cités”. Le jeune entrepreneur a eu l’idée de créer Yoola lorsqu’il a souhaité se rendre à un match de football avec des amis handicapés. Il s’est rapidement rendu compte qu’il était difficile pour eux d’accéder au stade et a décidé de trouver une solution pour leur faciliter les choses. Il nous confie : « La particularité que j’ai est que ma mère est handicapée, j’avais donc la capacité de comprendre les besoins et de mettre en place des réponses adaptées. J’avais la connaissance de ce milieu. »
En 2010, Yoola réalise son premier voyage pour la Coupe du Monde de football en Afrique du Sud. C’est cet événement qui a donné son nom à l’agence. Nom d’origine aborigène, Yoola signifie “petite colline”. Malik Badsi explique : « C’était un pari fou de créer ce projet. Tout le monde me disait que Yoola représentait des montagnes à surmonter. Je trouvais cela sympathique de dire que c’était, au contraire, une petite colline. »
Plus récemment, Yoola s’est lancé dans le e-commerce avec www.yoolabox.com, un site accessible à tous qui propose des centaines d’idées loisirs, voyages, bien-être et sensations, quel que soit le type de handicap. L’idée de ce site est de proposer ces activités aux personnes handicapées mais aussi aux familles qui peuvent offrir un cadeau 100% accessible. Le 1er avril, Yoola lancera également son deuxième jeu concours, “Jeu postule” afin de faciliter l’accès à l’emploi pour les personnes handicapées. // O.Lagref
Pour les Mondiaux d’athlétisme Lyon 2013 réservez dès maintenant sur www.yoola.fr

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DÉCALAGE : Michael Jeremiasz, le goût de l’effort


 Michael Jeremiasz a fait du tennis fauteuil sa profession. Numéro 1 mondial en simple pour la première fois de sa carrière en 2005, il est l’un des meilleurs joueurs de double de la planète. Ce qu’il aime par-dessus tout, après sa fratrie, c’est l’effort physique que lui demande la pratique de ce sport à haut niveau.

 Trois mots pour te définir ?
 Je suis généreux, audacieux et profondément partageur.

 Qu’as-tu toujours dans ton sac de sport ?
 De la Glue. J’ai cette manie de jouer avec de la magnésie qui assèche mes mains. Ça a le désavantage de me faire des coupures très fréquentes aux doigts, dont une très profonde. Pour la protéger, je colle les bords de la peau avec de la Glue. Je tiens cette astuce d’un kiné de Roland Garros.

 Ton pire souvenir en compétition ?
 J’ai absolument voulu participer à un tournoi au Canada pendant l’épidémie de Sras en 2003. J’habitais alors chez mes parents, ils m’ont imposé comme condition de porter un masque à l’aéroport. Je me suis senti très mal en le portant. Arrivé là-bas, j’avais tellement peur d’attraper le Sras que j’ai attrapé une espèce de grippe psychosomatique. Je n’avais plus de force et j’étais frigorifié malgré une température de 30 degrés. J’ai perdu en finale.

 Le sport que tu ne pratiqueras jamais ?
 Le beach soccer ! Pour des raisons que l’on peut qualifier de techniques.

 Ton premier réflexe après un match  ?
 Après une victoire, parler à mon père. C’est mon plus proche supporter.

 À quoi te dopes-tu ?
 À l’adrénaline que j’obtiens dans l’effort physique. Ce que j’aime par-dessus tout, c’est l’effort physique que je dois fournir pour arriver à un haut niveau de performance. Je suis en train de lire la bio d’André Agassi et je me retrouve beaucoup dedans. Je n’aime pas le tennis plus que ça. J’aime la préparation physique que ça me demande, la victoire, les rencontres.

 Le champion des champions pour toi ?
 Michael Jordan m’a beaucoup fait rêver quand j’avais 12 ans. À la même époque j’avais des posters d’Agassi dans ma chambre et je m’habillais comme lui. En handisport je dirais Esther Vergeer. C’est un modèle de rigueur.

 Ton dernier fou rire ?
 Avant-hier avec mon frère, en vacances au ski.

 À 12 ans ton futur métier c’était quoi ?
 Je voulais être médecin. C’est un métier qui m’a toujours fasciné. Mais j’étais trop mauvais en maths, et c’était un des critères de sélection pour entrer en première année. L’accident m’a permis de me plonger un peu dedans, je me suis passionné pour la neurologie.

 Tu pars et tu quittes tout demain, tu vas où ?
 Aujourd’hui je suis là où j’ai envie d’être. Mais si l’Australie était à la place des USA, j’y vivrais. J’adore la vie là-bas, mais c’est trop loin. // A.Daviré

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DÉCALAGE : Biographie Michael Jeremiasz

 BIOGRAPHIE
 31 ans, né à Paris (75)
 Club : Tennis Amphion-Publier (74)
 Handicap : Paraplégie
 Profession : Joueur de tennis professionnel

 PALMARÈS
 Londres 2012 : médaille d’argent en double
 Pékin 2008 : médaille d’or en double (avec Stéphane Houdet)
 Athènes 2004 : médaille de bronze en simple et d’argent en double
 Vainqueur des Masters en double en 2005, 2007 et 2011
 Vainqueur de la Coupe du Monde par équipe en 2009 et 2012

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LES EXPERTS : Le handi snowboard surfe sur la vague

 Spectaculaire et novateur… autant de qualificatifs pour la discipline toute neuve qu’est le handisnowboard, ou encore appelée para-snow. Si ce sport créé et institué par les nord-américains commence peu à peu à toucher les stations de ski françaises, sa pratique reste très spécifique et demande quelques éclaircissements.

 VOIE DE DÉVELOPPEMENT
 Ce nouveau sport ne demande qu’à se développer en France. Avec uniquement une vingtaine de “riders” dans l’hexagone, le snowboard reste très marginal comparé au handiski. À l’inverse en Italie, le nombre de pratiquants dépasse le nombre de skieurs licenciés, les dirigeants du ski ayant favorisé l’épanouissement de cette discipline. Christian Fémy, directeur sportif du ski handisport en France, nous précise l’approche technique du “ride” : « Il faut reconnaître que ce sport est encore balbutiant. De plus, il est très complexe de comprendre son fonctionnement. Au contraire du handiski alpin ou nordique, le handisnowbord ne rassemble pas les trois types de handicap que l’on connaît. Seuls les amputés des membres inférieurs peuvent prendre part aux compétitions. De plus, les réglementations sont encore à définir. Pour l’instant aucune grille ou barème exact de qualification ou de classification n’existe réellement. C’est un sport très frais et qui ne demande qu’à évoluer. » Le para-snow était encore depuis peu sous l’égide de la WSF (Fédération Internationale de Snowboard), aujourd’hui, il est sous le giron de l’IPC (Comité Paralympique International). En France, la décision a été prise de l’intégrer à la Fédération Française Handisport à partir du mois de mai 2013.

 ENTRÉE PARALYMPIQUE
 En mai 2012, l’annonce est faite sur l’éligibilité du snowboard aux prochains Jeux Paralympiques de Sochi en 2014. Après deux refus successifs concernant son entrée aux Jeux de 2006 et 2010, voilà les riders enfin récompensés. Mais les dirigeants et les snowboarders eux-mêmes, ne cachent pas leur déception sur la structuration de la discipline pour cet événement. « Il est vrai que nous sommes encore dans l’expectative sur ce que va nous réserver l’épreuve l’année prochaine. Des points d’ombre subsistent à l’heure actuelle pour l’organisation en Russie. Même si l’on devine où se dérouleront les manches de cross, les dates par exemple, ne sont pas encore publiées officiellement et l’épreuve est totalement absente du site internet de Sochi 2014. Cela prouve encore que ce sport tâtonne, alors qu’il a envie d’exister. Il n’est pas là par hasard, mais encore faut-il lui donner les moyens ! » ajoute Christian Fémy. Le para-snow est présenté encore aujourd’hui comme un sport élitiste. D’une part à cause de son coût, les prothèses spécialisées et personnalisées atteignent des prix très élevés dus à la haute technologie associée, et d’autre part, conséquence probable de cette contrainte financière, sa pratique reste encore limitée à quelques pays. Cependant, la tendance s’oriente vers une démocratisation de ce sport et les Jeux Paralympiques serviront de test pour l’avenir.

 UN SPORT OUVERT À TOUS
 Patrice Barattero, un des plus grands snowboarders français témoigne : « J’ai découvert le snow handi par hasard. Skieur depuis l’âge de deux ans, je suis monté sur une planche l’année de mon accident, à 29 ans. C’était avant tout un loisir, puis peu à peu je me suis intéressé à la compétition. Mais il a fallu faire de nombreux sacrifices et ce n’est qu’au bout de quatre à cinq ans, avec la conception d’une prothèse que cela a pu se réaliser. Je reconnais que pratiquer ce sport peut coûter très cher. C’est pour cela qu’aujourd’hui, je souhaite le présenter au grand public pour le rendre accessible à tous les handisportifs, et en particulier aux plus jeunes ». Le rider niçois monte actuellement un projet avec le Comité départemental handisport des Hautes-Alpes et d’autres associations afin de pouvoir financer l’acquisition de matériel adapté, l’élaboration de prothèses ainsi que la mise en place de stages de surf.

 « Le snow a vraiment de beaux jours devant lui mais pour cela il faut l’aider et pousser la nouvelle génération. » Autant dire, que nous n’avons pas fini de voir les planches dévaler les pentes de nos montagnes. Bienvenue au Snow ! // E. Baret

 LA QUESTION QUE TOUT LE MONDE SE POSE : Plus d’accessibilité, c’est possible ?
 « Les normes, on dit souvent que c’est une marche et une largeur de porte, mais les besoins et les normes ne sont pas les mêmes selon le type de handicap. Tout est lié à la contrainte physique que l’on a, une personne sourde n’a pas les mêmes besoins qu’une personne en fauteuil, de petite taille ou aveugle ! Selon les besoins, c’est donc différent : synthèse vocale, plan incliné, porte de 65 cm de large, hauteur des toilettes, main courante… Pour chaque type de handicap, il y a deux à trois points clés pour régler les problématiques d’accessibilité.
 Mais 100 % d’accessibilité pour 100 % des types de handicap, c’est illusoire. Il serait en revanche possible d’en régler au moins 80 %, en supprimant par exemple la marche unique devant un commerce. Cette marche, on devrait se l’interdire, elle peut être remplacée tellement facilement par un petit plan incliné ! Et puis il ne faut pas oublier que ces normes d’accessibilité ne sont pas strictement réservées aux personnes handicapées : une femme enceinte, un papa avec une poussette, une personne qui a subi une intervention de la hanche, toutes ces personnes ont besoin d’utiliser les toilettes « handicapés » ayant une large porte, une grande surface et une barre de soutien !
 L’accessibilité permet l’autonomie et la participation des personnes handicapées, en réduisant, voire supprimant, les discordances entre les capacités, les besoins et les souhaits d’une part, et les différentes composantes physiques, organisationnelles et culturelles de leur environnement d’autre part. L’accessibilité requiert la mise en oeuvre des éléments complémentaires, nécessaires à toute personne en incapacité permanente ou temporaire pour se déplacer et accéder librement et en sécurité à son cadre de vie ainsi qu’à tous les lieux. La société, en s’inscrivant dans cette démarche d’accessibilité, fait progresser également la qualité de vie de tous ses membres. C’est aussi à chaque personne handicapée d’être citoyenne et de faire avancer le chemin de l’accessibilité en étant le moteur des changements dans sa commune, sur son lieu de travail… Chacun a à y gagner ! »

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TESTÉ ET ADOPTÉ : Les labels Handisport Coups de coeur

 LA DÉMARCHE QUALITÉ HANDISPORT
 Après un long travail de conception et une phase de test sur le terrain, la labellisation handisport sera lancée à partir d’avril autour de deux concepts : le label Club et le label Espace Loisirs Handisport (ELH). À quoi servent ces labels ? Comment les obtenir ? Quels avantages offrent-ils ? Immersion dans l’univers des labels handisport...

 La Fédération Française Handisport s’engage dans une démarche qualité auprès de ses clubs et des structures de loisirs sportifs, afin d’améliorer l’offre de pratique auprès de ses licenciés et pratiquants. Julien Michel et Valérie Rocher, référents respectivement du Label Club et du Label Espace Loisirs Handisport (ELH) au sein de la Fédération nous expliquent la genèse de ces projets.

 Julien Michel : « L’idée a germé dans la tête de Jean-Paul Moreau (NDLR : Secrétaire général FFH) il y a longtemps, mais son élaboration n’a débuté qu’en 2009 avec une phase d’étude pour observer ce qui se faisait dans les autres fédérations. Puis cela a été suivi d’une phase de test, à la rencontre des comités régionaux et départementaux afin de recueillir leurs impressions et de tester le dispositif auprès de clubs pilotes. Les retours ont montré une attente, une utilité, mais aussi un besoin d’affiner le dispositif. » Quelques mois plus tard un projet unique, prenant en compte les spécificités d’Handisport voyait le jour…

 Valérie Rocher : « La FFH, convaincue que dans le domaine du plein air, les loisirs sportifs constituent un moyen privilégié d’épanouissement et d’insertion, a créé en 1998 le label ELH auquel douze structures ont adhéré. En 2008, un nécessaire travail de rénovation et d’approfondissement de la démarche qualité a permis la formalisation d’un cahier des charges. De nouveaux critères de labellisation ont été établis pour rendre la démarche plus cohérente. »

 LE LABEL CLUB
 Il s’adresse aux clubs et sections affiliés à la FFH depuis au moins un an. Il permet d’officialiser l’expertise de ses activités, d’établir une communication privilégiée et de rentrer dans une démarche d’accompagnement. Le label permet de valoriser l’accessibilité, la qualité de l’encadrement, les conditions de pratiques, les services, le matériel, la convivialité, le réseau de financement, l’engagement dans la vie fédérale… « L’objectif est d’atteindre 200 clubs labellisés d’ici la paralympiade 2016 ! » selon Julien Michel.

 LE LABEL ESPACE LOISIRS
 Il est destiné aux structures déjà détentrices du label “Tourisme et handicap”, proposant hébergement, restauration et au moins deux activités sportives dont un sport de nature, comme des centres de vacances ou des bases nautiques…. Le label ELH permet à ces structures d’informer précisément sur leurs offres, d’afficher les standards Handisport, comme gages de qualité, de bénéficier d’une communication dans le réseau du handicap et d’ouvrir leurs activités à de nouveaux publics tout en marquant leur position dans le domaine de l’action sociale. Pour Valérie Rocher : « l’objectif, à la fin de la première année, serait d’enregistrer une dizaine de structures labellisées réparties sur le territoire national. » // J. Michel, V. Rocher et M.Mainguy

 COMMENT OBTENIR VOTRE LABEL ?
 Les commissions régionales de labellisation étudient les candidatures, puis transmettent les dossiers, avec un avis, à la commission nationale pour validation. L’obtention du label est valable deux ans. Dossier de candidature sur handisport.org

 COUPS DE COEUR
 À DÉCOUVRIR !

 LA SCIENCE AU BOUT DE LA FOURCHETTE
 L’ouvrage « Nutrition et performance en sport : La science au bout de la fourchette » répond aux questions que se posent les sportifs et leurs entraîneurs en matière de nutrition. Ce livre est le fruit d’une union entre Christophe Hausswirth, chercheur à l’INSEP et Alain Despinois, chef à l’École Lenôtre. Leur collaboration a permis d’imaginer des recettes simples, rapides et gourmandes, adaptées à la pratique du sport, de l’entraînement à la compétition. Edition INSEP-Publications, disponible sur www.insep.fr, 45 €.

 GUIDE « J’ACCÈDE» .COM
 Lancé en 2006 par l’association d’intérêt général “J’accède”, le site “jaccede.com” est le premier guide gratuit à référencer de bonnes adresses accessibles aux personnes à mobilité réduite. Le site Internet, ainsi que l’application “Jaccede Mobile”, sont des plateformes collaboratives qui permettent de partager des adresses accessibles de commerces de proximité, d’établissements publics, de santé et de loisirs. Avec déjà 26 000 lieux référencés, le portail permet de bien préparer déplacements et sorties ! www.jaccede.com

 L’ÉQUIPE 21
 Entièrement gratuite, L’Équipe 21 est la première chaîne nationale française 100 % sport sur la TNT. Récemment lancée, la chaîne propose de l’information, des documentaires et la retransmission d’événements. La télé du groupe ASO a notamment diffusé les victoires de Marie Bochet lors des Championnats du Monde de ski alpin, un bon média pour diffuser les futurs exploits handisport ! L’équipe 21 est déjà disponible dans de nombreuses régions sur la TNT, Numéricable, CanalSat ou sur lequipe21.fr

 ON A AUSSI AIMÉ…
 SPORT24.COM vient d’ouvrir, en partenariat avec lefigaro.fr, un espace dédié au handisport. Retrouvez les résultats sportifs et interviews d’athlètes sur Sport24.com
 THE SESSIONS : le film réalisé par Ben Lewin est l’histoire vraie de Mark O’Brien, paralysé et en recherche du grand amour. Mark fait paraître une petite annonce afin de rencontrer celle qu’il recherche, puis fait la connaissance d’une thérapeute qui va lui permettre d’aimer “comme tout le monde”. En salle depuis le 6 mars 2013
 LILIAL FAIT SA MODE : la marque qui avait fourni à l’Équipe de France Paralympique des capes de pluie pour la cérémonie d’ouverture des Jeux de Londres 2012, lance cette année une collection de costumes pour homme, adaptée aux personnes en fauteuil roulant. www.lilial-faitsamode.com // O.Lagreff

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PROLONGATIONS : Quizz, Prochainement Abonnement

 LE QUIZZ
 BIEN LU !
 1. Où se dérouleront les prochains Deaflympics ?
 2. Quel célèbre Club a initié Malakoff Médéric  ?
 3. En quelle année les Jeux Olympiques se sont-ils ouverts aux femmes ?
 4. Qu’est-ce que Michael Jeremiasz a toujours dans son sac de sport ?
 5. Quelle discipline fera son apparition aux Jeux Paralympiques de Sochi ?

 Réponses :
 1. Sofia (Bulgarie)
 2. Le Club des Supporters Handisport
 3. En 1928
 4. De la glue
 5. Le snowboard

 DANS LE MAG’ PROCHAINEMENT
 L’ÉVÉNEMENT
 LES JEUX NATIONAUX DE L’AVENIR

 LE DOSSIER
 CHAMPIONNATS DU MONDE D’ATHLÉTISME LYON 2013

 MOUVEMENT
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 Sous réserve de modifications liées à l’actualité